Depuis la disparition du regretté artiste Alokpon, incontestablement couronné roi du rythme Tchinkounmè, un conflit fratricide éclate entre deux figures montantes de cette musique traditionnelle : Gbétchéhou et Gbeze. Tous deux, issus des collines, revendiquent aujourd’hui l’héritage laissé par le maître que dis-je? Le ROI. Une querelle paraît anodine, mais qui révèle en réalité les maux qui gangrènent la culture Mahi et, par extension, la culture béninoise.
Plus grave, Cette lutte, loin d’être une simple rivalité artistique, est alimentée par des cadres influents de la région des collines. Des personnalités qui, au lieu de prôner l’unité et la valorisation d’un patrimoine commun, attisent les flammes d’une guerre d’ego. Mais au final, à qui profite ce conflit ? Certainement pas à la culture Béninoise.
Le Tchinkounmè, ce rythme si particulier, a le potentiel de briller bien au-delà des frontières béninoises. Cependant, les querelles intestines freinent cette ambition. Plutôt que de s’enliser dans des batailles de trônes, Gbétchéhou et Gbeze devraient comprendre que leur force réside dans l’unité. Leur collaboration pourrait redonner au Tchinkounmè la place qu’il mérite sur la scène nationale et internationale.
Au-delà de ces deux artistes, c’est à l’ensemble des acteurs culturels, y compris les autorités, de prendre la mesure de la situation. Ces conflits ne font qu’affaiblir le patrimoine culturel béninois. Il est urgent d’intervenir, de poser les jalons d’une réconciliation et de canaliser les talents pour promouvoir la richesse de la culture béninoise.
L’heure n’est plus aux querelles de personnes. L’époque des royautés musicales est révolue. Nous vivons à l’ère de la mondialisation, où l’union et la coopération sont les véritables clés du succès. Gbétchéhou et Gbeze, deux artistes talentueux, ont le potentiel d’élever le Tchinkounmè. Ensemble, ils peuvent offrir à la culture béninoise un avenir prometteur.
L’appel est lancé : que les autorités et les cadres des collines prennent leurs responsabilités pour éviter que ce conflit ne devienne un frein au développement culturel. Le temps presse, et chaque jour qui passe est une opportunité manquée de faire rayonner le Tchinkounmè sur la scène internationale.
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