Pour le dernier virage, nous sommes allés à la rencontre de Fiacre AVLESSI, Juriste et Spécialiste des Droits de l’homme, Membre du réseau des chercheurs sur les drogues en Afrique, Coordonnateur bénévole à Amnesty International Bénin. Pour lui, lutter en toute efficacité appelle de profondes reformes des politiques en matière de lutte contre la drogue…
Pour le juriste, l’Afrique comme les État Unis et d’autres États du monde, mène sa guerre farouche contre La drogue. Au motif de ce que le trafic associé au blanchiment de capitaux, contourne et désagrège les économies, creuse les écarts entre le développement et les États du continent. De même, les trafiquants entretiennent la corruption, ce qui fausse les calculs en matière de développement. La drogue rimerait avec la pauvreté. Or, selon les statistiques il existe 2 à 3 millions de consommateurs en Afrique de l’Ouest. Pour conjurer le mal, les dirigeants africains y sont allés par deux chemins: La ratification des conventions internationales de lutte contre la drogue (Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 etc…) et par la mise en place d’institutions de type OCERTID (Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et des précurseurs). Mais, à l’heure du bilan on se rend compte que le dénominateur commun, est que les politiques africaines sont essentiellement basées sur la répression à l’exception de celle sénégalaise. C’est quasiment l’un des rares États de l’Afrique de l’Ouest à instituer le traitement des usagers de drogues par la création d’un Centre de Prise en Charge Intégré des Addictions (CEPIAD).
Nécessité d’une refonte des politiques de lutte contre la drogue en Afrique.
La meilleure politique est celle qui implique d’autres acteurs que ceux classique. Il faut donc changer la trilogie, Policier, Juge, Gardien de prison par le policier, le juge et le Psychiatre ou le médecin. De même, un accent particulier doit être mis sur la sensibilisation et la prévention. Il existe d’ailleurs une loi modèle en Afrique qui comporte des bonnes pratiques à adopter par les États.
ReporterBéninMonde
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