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Présidentielle en Tunisie : l’apathie domine, mais Kaïs Saïed règne en maître dans les sondages

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La Tunisie s’éveille ce dimanche pour un scrutin présidentiel qui suscite bien peu d’émoi. Les bureaux de vote, ouverts dès 8 heures du matin, accueillent des électeurs désabusés, plus préoccupés par la flambée des prix et l’insécurité économique que par le sort d’une démocratie vacillante. À la barre, Kaïs Saïed, président sortant et incontestable favori, semble naviguer sans rivaux sérieux dans cette mer de désillusion.

Depuis son ascension fulgurante en 2019, Saïed a consolidé son emprise sur le pouvoir, dissous le parlement et réécrit la constitution, s’attirant ainsi les critiques acerbes d’une société civile qui dénonce une dérive autoritaire. Pourtant, dans un pays où le désenchantement politique est à son comble, ces accusations glissent sur lui comme l’eau sur un canard. Le discours anti-élite du président continue de résonner auprès d’une partie de la population, laquelle le voit toujours comme un rempart contre la corruption endémique.

Pour les 9,7 millions de Tunisiens inscrits, l’issue semble déjà écrite. Mais la question importante demeure : combien franchiront réellement le seuil des bureaux de vote d’ici la clôture, prévue à 18 heures ? Alors que les partis d’opposition, marginalisés, appellent au boycott, un faible taux de participation risquerait de marquer un nouveau chapitre dans l’histoire tumultueuse de la démocratie tunisienne.

L’issue de cette élection, bien que peu incertaine, soulève des interrogations quant à l’avenir. Si Kaïs Saïed obtient un second mandat, ses choix politiques pourraient redéfinir durablement le paysage institutionnel du pays. Reste à savoir si les Tunisiens, pris dans l’étau des crises économiques, trouveront encore la force de se battre pour les idéaux de la révolution de 2011, ou si l’indifférence actuelle se transformera en amère résignation.

Le taux de participation sera le véritable thermomètre de cette élection : la démocratie tunisienne, mise à rude épreuve, tient-elle encore debout ? Ou n’est-elle plus qu’un souvenir que l’on observe de loin, dans le rétroviseur de l’histoire ? Vos Commentaires sont attendus

Reporter Medias Monde

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