Les perspectives d’investissements qu’offre le Bénin depuis la mise en place des réformes économiques forcent l’admiration de Lauras Anagonou, Banquier d’Affaires à Wall Street (New York) aux Etats-Unis, qui, à travers cette tribune, informe la diaspora des opportunités à saisir.
Perspectives d’Investissement au Benin: Lauras Anagonou informe la diaspora
Vous êtes sans doute informé du récent succès de la double émission d’eurobonds ayant permis au Bénin de lever 1 milliard d’euros sur le marché international. Le succès de cette opération est la preuve palpable des perspectives positives du pays, de son image, et de sa crédibilité à l’égard des investisseurs étrangers. Avant l’ère de la COVID-19, le taux de croissance économique du Bénin a connu une progression constante de 2016 à 2019 atteignant 6,9% en 2019 selon le Fonds Monétaire International. Malgré la crise sanitaire, les indices macroéconomiques du Bénin sont au vert. Avec son environnement des affaires qui s’est considérablement amélioré, les investisseurs devraient continuer à miser sur le Bénin.
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La zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) permettra déjà à une entreprise basée au Bénin d’atteindre des marchés hors des frontières du pays. La loi sur la Croissance et les Opportunités Économiques en Afrique ( African Growth and Opportunity Act) promulguée par les Etats Unis donne à plusieurs produits fabriqués au Bénin, l’accès préférentiel au Marché Américain. Sur le front du commerce international, il faut noter que les dix principales destinations des produits exportés par le Bénin sont le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, le Nigeria, la Chine, la Malaisie, le Danemark, l’Egypte, le Niger, et le Singapour selon l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique du Bénin (INSAE).
Grâce aux notables avancées dans le climat des affaires, le Bénin a amélioré son rang dans le classement “Ease of Doing Business” 2020 de la Banque Mondiale. Les démarches de création d’entreprise sont aujourd’hui possibles en ligne via le site www.monentreprise.bj . Le Bénin compte plus de 45 cabinets de conseil en ressources humaines pour aider à dénicher les talents. Il existe également un tribunal spécialement dédié aux différends commerciaux. Concernant la mobilisation des capitaux, il existe une association béninoise de “business angels” nommée Benin Business Angel Network (BBAN) dont les membres investissent dans les startups prometteuses au Bénin. Les fonds d’investissement étrangers tels que le fond Canadien Sarona Asset Management et le fond CrossBoundary basé à Washington sont des exemples de fonds prêts à financer des projets dans les marchés pré-émergents. L’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations (APIEx) créée en 2018, accompagne les investisseurs et les oriente vers les secteurs porteurs de l’économie béninoise.
Pour attirer plus d’investisseurs étrangers, il faudrait que nous maintenions le cap de redynamisation de l’économie béninoise. Certes les indices macroéconomiques sur lesquels les investisseurs étrangers sont regardants sont déjà au vert mais prenons nous à rêver de voir plus de jeunes entreprises béninoises cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). L’un des freins à l’innovation demeure l’accès à la donnée. L’expérience marocaine de mise en place d’une plateforme << OpenData>>, portail d’accès à la donnée, pourrait être répliquée.
Il faudrait aussi que les Béninois de la diaspora qui sont à des postes de responsabilité s’attèlent pour des partenariats impliquant des parties prenantes multiples (Gouvernements, ONGs, multinationales) pour un développement durable et inclusif au Bénin. Il serait idéal de faire bénéficier la jeunesse béninoise des avantages des initiatives telles que Microsoft 4Afrika, HP LIFE program, et WIDU.Africa de la GIZ (Cooperation Allemande au Développement).
Une collaboration entre les responsables chargés de la promotion des PME, les entrepreneurs locaux et la diaspora est nécessaire pour permettre des échanges sur les opportunités d’investissement, la synergie entre les compétences locales et celles des ressortissants béninois à l’etranger, le transfert de savoir-faire et des technologies de la quatrième révolution industrielle. Si le mot diaspora signifie initialement en botanique << dispersion des graines >> les béninois de l’extérieur devraient continuer à semer ces graines de capitaux et de savoir-faire au Bénin, un pays à fort potentiel.
Auteur: Lauras Anagonou, Banquier d’Affaires à Wall Street (New York)
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