Les Togolais se sont rendu aux urnes lundi pour voter lors d’élections législatives et régionales retardées, sur fond de tensions autour d’une nouvelle constitution prolongeant le mandat du président.
Les partis d’opposition affirment que la réforme adoptée par les législateurs la semaine dernière est une ruse pour maintenir le président Faure Gnassingbé – déjà dans son quatrième mandat – au pouvoir.
Ce changement lui permet de rester président jusqu’en 2031, affirment les critiques, après quoi il pourrait être nommé au nouveau poste de “président du conseil des ministres” – en fait Premier ministre – poursuivant ainsi les 57 ans de règne de sa famille.
Les élections étaient initialement fixées au 20 avril mais ont été reportées par M. Gnassingbé pour permettre des « consultations ».
Certains critiques ont exprimé leur scepticisme quant à la crédibilité de l’élection, après que les autorités ont temporairement suspendu l’accréditation électorale de la presse étrangère, a rapporté l’agence de presse AFP.
La Conférence des évêques catholiques togolais, qui a critiqué la réforme, a également été empêchée de déployer des observateurs électoraux, a ajouté l’AFP.
Environ quatre millions d’électeurs choisiront 113 législateurs et 179 députés régionaux qui, avec les conseillers municipaux, installeront un Sénat nouvellement créé.
Les partis d’opposition ont boycotté les dernières élections togolaises et sont mal représentés au Parlement, ce qui a conduit à l’adoption de la réforme contestée à la quasi-unanimité. Cette fois, ils ont exhorté leurs partisans à se rendre aux urnes en grand nombre.
Les partisans du président Gnassingbé affirment cependant que son maintien au pouvoir stimulera le développement.
Laisser un commentaire