Le juriste béninois opine sur sa page Facebook au lendemain de la modification du code électoral par la huitième législature en plein processus d’installation des maires
Si la loi est discréditée, si elle a perdu notre confiance, si nous ne croyons plus qu’elle est la Loi de la République, c’est bien parce qu’elle est désormais faite pour le bonheur des uns et utilisée pour crucifier les autres. Les uns subissent la rigueur, voire la vengeance de la loi ; au nom de la loi, certains sont exclus du jeu démocratique, d’autres sont contraints d’abandonner à ceux qu’ils ont battu dans les urnes, les sièges, les arrondissements et les mairies que les électeurs leur ont confiés. Dans le même temps, les autres échappent aux petites contraintes de la même loi grâce à une modification opportuniste des règles du jeu au cours du jeu. Devant nous, la Loi s’ajuste, se retourne, se conforme et s’adapte au millimètre près aux intérêts de ses auteurs. Ce n’est plus du prêt-à-porter, c’est du sur-mesure.
Quand la loi cesse d’être générale et impersonnelle, quand elle est instrumentalisée et manipulée comme ça, elle se dévalorise et devient une menace pour nos droits et une source d’insécurité juridique et d’injustice pour les citoyens.
La Loi est la Loi de la République, quand elle est la même pour tous ses enfants
Frédéric Joël AÏVO
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