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L’Afrique face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche : quelles perspectives pour la sécurité et la coopération anti-terroriste ?

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Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque un tournant dans la politique étrangère américaine, notamment en Afrique, où les enjeux de sécurité et de coopération contre le terrorisme prennent une importance croissante. Après quatre ans de politique africaine relativement discrète, l’arrivée du 47e président des États-Unis pourrait redéfinir les contours de l’engagement militaire et diplomatique des États-Unis sur le continent. Mais quel avenir pour la coopération anti-terroriste et les relations sécuritaires entre Washington et l’Afrique sous l’administration Trump ?


Sous le premier mandat de Donald Trump, l’Afrique est restée une priorité secondaire dans la politique étrangère américaine, dominée par les préoccupations liées à la Chine, la Russie, et les questions internes. Bien que l’initiative Prosper Africa lancée en 2018 visait à renforcer les échanges commerciaux avec le continent, les enjeux sécuritaires ont souvent été relégués au second plan. Pourtant, la lutte contre le terrorisme en Afrique, notamment au Sahel et dans la région du lac Tchad, a continué d’être un axe central de la politique américaine, et pourrait devenir un enjeu majeur sous un second mandat de Trump.

Les États-Unis restent fortement impliqués dans la lutte contre les groupes terroristes tels qu’Al-Qaïda, Boko Haram, et l’État islamique en Afrique de l’Ouest, et leur présence militaire dans la région du Sahel, en particulier au Niger, a longtemps constitué un pilier de leur stratégie anti-terroriste. Cependant, la récente rétraction des troupes américaines du Niger, suite à la montée de l’hostilité locale envers la présence militaire occidentale, souligne les défis auxquels Washington fait face pour maintenir une influence sécuritaire dans la région.

Dans ce contexte de retrait américain et de tensions géopolitiques croissantes, la Russie a renforcé sa présence en Afrique, notamment au Mali, au Niger, et au Burkina Faso. Par le biais de la compagnie militaire privée Wagner, Moscou a su exploiter le mécontentement local vis-à-vis de l’Occident pour se positionner en tant qu’alternative à la présence américaine. L’arrivée d’un Trump réélu pourrait contraindre Washington à redoubler d’efforts pour contrer cette influence russe grandissante, notamment par des engagements militaires et diplomatiques renforcés.

Si la question de la présence militaire américaine en Afrique ne semble pas être une priorité pour Trump, la question de la rivalité avec la Russie pourrait pousser son administration à revoir sa stratégie, afin de préserver l’influence américaine sur un continent de plus en plus courtisé par les puissances étrangères. Le retrait des troupes américaines du Niger pourrait être perçu comme une victoire pour la diplomatie russe, qui a su jouer sur le terrain des tensions anticoloniales et des frustrations locales face à l’intervention militaire étrangère.


L’un des défis majeurs pour Trump sera de naviguer dans un climat politique en Afrique de l’Ouest, où l’hostilité envers la présence militaire occidentale est en forte hausse. Les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger témoignent d’un rejet croissant des ingérences étrangères, que ce soit sous la forme de forces militaires ou de programmes d’aide. Dans ce contexte, une coopération renforcée entre les États-Unis et les régimes militaires pourrait sembler de plus en plus difficile, d’autant plus que la Russie apparaît comme un partenaire privilégié pour plusieurs de ces nouveaux gouvernements.

Néanmoins, Trump pourrait utiliser sa politique “America First” pour approfondir les partenariats avec les régimes africains qui cherchent à lutter contre le terrorisme tout en conservant leur souveraineté. Une coopération davantage axée sur la formation des forces locales, la fourniture de matériel militaire et l’intelligence de surveillance pourrait être la voie à suivre, tout en minimisant la présence militaire directe des États-Unis.

Dans un contexte de menaces sécuritaires toujours croissantes, notamment liées à l’expansion du terrorisme djihadiste dans le Sahel et la région du lac Tchad, la coopération entre les États-Unis et les pays africains pourrait se redéfinir. Bien que Trump soit enclin à privilégier des solutions plus unilatérales et pragmatiques, il devra également composer avec les réalités géopolitiques du terrain. Si l’administration Trump cherche à conserver son influence dans la lutte contre le terrorisme, elle pourrait intensifier sa coopération avec des puissances africaines partageant les mêmes préoccupations sécuritaires, tout en cherchant à limiter les engagements militaires directs.


Alors que l’Afrique pourrait encore une fois passer au second plan dans la politique étrangère de Donald Trump, les défis sécuritaires et géopolitiques ne pourront être ignorés. Le retour de Trump à la Maison Blanche pourrait redéfinir la manière dont les États-Unis abordent leur présence militaire et leur coopération en matière de sécurité sur le continent. Entre la montée en puissance de la Russie et les préoccupations sécuritaires croissantes au Sahel, la coopération contre le terrorisme et la criminalité transnationale en Afrique pourrait se voir redimensionnée. La question est de savoir si Trump saura trouver un juste équilibre entre sa politique de retrait et les exigences géopolitiques d’une Afrique de plus en plus fragmentée.

La victoire de Donald Trump a suscité déjà des réactions internationales diverses, et notamment en Europe dont celle d’Emmanuel Macron qui fait partie des premiers dirigeants à réagir. Sur son compte X, le président de la République française a publié : «Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité», a-t-il écrit. Il reste à voir comment l’Afrique, dans son ensemble, réagira au retour de Trump à la Maison Blanche. La question de la coopération sécuritaire, dans un climat politique africain en pleine mutation, sera sans aucun doute l’un des principaux points d’interrogation dans les mois à venir. Prosper Africa lancée par Trump en 2018 pourrait également servir de cadre à une approche plus équilibrée, dans laquelle les États-Unis augmenteraient leurs investissements dans la lutte contre les causes profondes du terrorisme, comme la pauvreté et la mauvaise gouvernance, tout en renforçant leur coopération dans des domaines comme la sécurité numérique et la prévention de la radicalisation

Reporter Médias Monde

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