Le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré dimanche qu’Israël avait commis une « grave erreur » en assassinant Ismail Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, à Téhéran, et que cela « ne resterait pas sans réponse ».
Il a fait ces remarques lors d’une rencontre avec le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi à Téhéran, qui a remis un message du roi Abdallah II au nouveau président iranien.
Le chef de la diplomatie jordanienne est arrivé dimanche dans la capitale iranienne pour s’entretenir avec les dirigeants iraniens dans un contexte de tensions régionales accrues après l’assassinat de Haniyeh.
Il s’agissait de la première visite officielle en Iran d’un ministre jordanien des Affaires étrangères depuis 2015.
Pezeshkian a déclaré que l’Iran s’attend à ce que tous les pays islamiques « condamnent fermement de tels crimes », promettant que l’assassinat de Haniyeh ne restera pas sans réponse.
Le président iranien nouvellement élu a ajouté que la pierre angulaire de la politique étrangère de son gouvernement est de « développer et de renforcer la paix, la tranquillité et la stabilité dans la région et dans le monde ».
Il a souligné la nécessité de l’unité entre les pays islamiques pour mettre fin à « l’agression et aux crimes » d’Israël contre les Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.
Plus tôt, Safadi a eu des entretiens approfondis avec le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri Kani, au ministère des Affaires étrangères.
Bagheri Kani a déclaré que l’assassinat de Haniyeh était « contraire à toutes les normes internationales, juridiques et coutumières » et violait « la sécurité et la stabilité régionales et internationales, ainsi que l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la République islamique, rendant une réponse décisive à ce crime plus essentielle que jamais », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Il a condamné la position des pays occidentaux, menés par les États-Unis et certains États européens, qui « soutiennent les crimes du régime sioniste et empêchent la publication d’une seule déclaration au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le récent crime terroriste de ce régime ».
Le chef de la diplomatie par intérim a souligné qu’Israël doit « recevoir une réponse forte et décisive pour comprendre que la barbarie sécuritaire a un coût élevé ».
Dans ses remarques après la réunion, Safadi a déclaré avoir informé son homologue iranien qu’il ne transmettait aucun message d’Israël ou de tout autre pays à l’Iran, ou vice versa.
Il a déclaré que son voyage à Téhéran avait été entrepris avec l’objectif clair de « résoudre les différends entre les deux pays d’une manière qui garantisse nos intérêts mutuels ».
Safadi a souligné que la première étape pour empêcher l’escalade des tensions régionales est de mettre fin aux attaques israéliennes sur la bande de Gaza.
Dans un communiqué publié plus tôt dans la journée, le ministère jordanien des Affaires étrangères a confirmé sa visite à Téhéran pour transmettre un message du roi Abdallah II au président iranien nouvellement élu.
Cette visite intervient dans un contexte d’efforts diplomatiques régionaux intenses visant à désamorcer la situation suite à l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas.
Haniyeh, qui se trouvait dans la capitale iranienne pour assister à la cérémonie de prestation de serment de Pezeshkian, a été tué dans une attaque qui a visé sa résidence dans une zone de haute sécurité du nord de Téhéran tôt mercredi.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) a déclaré samedi dans un communiqué que l’attaque avait été « planifiée et exécutée » par Israël avec le soutien des États-Unis, à l’aide d’un « projectile à courte portée » tiré depuis l’extérieur de la résidence.
Le CGRI a prévenu qu’Israël serait sévèrement puni en temps voulu. Israël n’a ni confirmé ni nié son rôle dans l’attaque, tandis que les États-Unis ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de l’incident et n’y étaient pas impliqués.
Appelant à une désescalade des tensions, de nombreux responsables étrangers ont parlé à Bagheri Kani depuis mercredi, y compris Safadi, qui lui a parlé à deux reprises au cours des dernières 48 heures.
Samedi, Bagheri Kani a déclaré dans un message sur X qu’il avait eu des conversations avec de hauts diplomates de Jordanie et d’Égypte et que la situation en Asie occidentale était « sensible » en raison de la « poursuite des crimes et des aventures dangereuses » d’Israël.
« La détermination de l’Iran à demander des comptes au régime est sérieuse », a-t-il écrit, soulignant les représailles militaires qui semblent imminentes.
Avec Anadolu
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