L’ex président Ghanéen John Dramani Mahama est le vainqueur de l’élection présidentielle en 2024. Il s’apprête à revivre une deuxième expérience au pouvoir. La première de 2012 à 2017 n’a pas été sans défis
Le premier mandat de John Dramani Mahamat de 2012 à 2017 a été une gouvernance marquée par nombre d’enjeux. Si son gouvernement a su maintenir une certaine stabilité politique et a réalisé des progrès en matière d’infrastructures, il a été également marqué par une gestion économique fragile, des problèmes énergétiques récurrents et des accusations de corruption.
En dépit de ses efforts pour améliorer l’économie et les infrastructures, son mandat reste dans l’histoire du Ghana comme une période de grandes difficultés et de controverses. Le principal point de friction etait la gestion économique caractérisée entre autres par la chute des prix des matières premières, le déficit budgétaire élevé, les fluctuations du cedi ghanéen, la crise énergétique, les emprunts externes, les accusations de corruption
Bien que le Ghana ait été salué comme un modèle de démocratie et de stabilité économique en Afrique de l’Ouest, les années sous Mahama ont vu une dégradation de la situation économique. La croissance économique a ralenti, avec une inflation élevée et un endettement extérieur croissant.
Sous le régime de Mahama 1 l’une des plus grosses crises fut celle énergétique. Les Ghanéens ont souffert d’un manque d’électricité généralisé, ce qui a paralysé les industries, drastiquement réduit la productivité etc… Les pannes d’électricité récurrentes, surnommées “dumsor” , ont marqué de nombreux foyers et entreprises, entraînant des protestations massives. Le nom de Mahama a été associé à cette crise énergétique, et il a été surnommé “M. Dumsor” par ses détracteurs. Le gouvernement a tenté de résoudre la situation en signant des accords pour l’extension de la capacité énergétique du pays, mais ces efforts ont été largement jugés insuffisants au regard de la gravité de la crise.
Le mandat de Mahama a été entaché par des accusations de corruption, notamment dans le secteur de la défense. Le scandale impliquant Airbus, où des pots-de-vin auraient été versés pour obtenir des contrats militaires entre 2009 et 2015, a été un épisode majeur. Bien qu’un tribunal britannique ait reconnu l’existence de ces pratiques, le Bureau du Procureur spécial du Ghana a conclu qu’il n’y avait aucune preuve directe de l’implication de Mahama lui-même. Cela a néanmoins affecté son image, alimentant les critiques concernant la gouvernance et la transparence de son gouvernement et a provoqué une grave crise de confiance.
Par ailleurs, le Ghana a vu un recul de sa position sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International pendant son mandat. Le pays est passé d’une note de 45,8 sous Mahama à 42 sous son successeur, Nana Akufo-Addo, montrant une dégradation de la situation en matière de lutte contre la corruption. Bien que certains critiquent la gestion de la corruption sous Mahama, il est également important de noter que le climat de corruption s’est aggravé sous son successeur, comme l’indique cet indice. Le gouvernement Mahama a fait des progrès en matière d’infrastructures, notamment dans les domaines des transports et de l’éducation. Des projets comme l’extension des routes et des ponts ont été mis en place pour améliorer la connectivité et soutenir la croissance économique. Également, Mahama a lancé des réformes dans le secteur de l’éducation et a poursuivi la modernisation des infrastructures urbaines.
Cependant, ces réformes ont été éclipsées par la situation économique globale et les problèmes sociaux. Le défi d’équilibrer la croissance économique avec le bien-être des citoyens est resté une équation irrésolvable du mandat de Mahama. Sur le plan politique, Mahama a été reconnu pour avoir maintenu une démocratie stable et des élections relativement pacifiques, un aspect crucial pour le Ghana considéré comme un modèle de démocratie en Afrique. Au cours de son mandat, il a néanmoins été fait le reproche d’une polarisation politique croissante. Les tensions internes au sein de son propre parti et les critiques de l’opposition sur sa gestion économique ont contribué à un climat politique tendu. Le bilan de Mahama à la fin de son mandat a été largement critiqué, mais il a aussi été vu par certains comme un leader pragmatique confronté à des défis énormes. En 2016, après une défaite électorale face à Nana Akufo-Addo, Mahama a accepté les résultats et a quitté le pouvoir pacifiquement, ce qui témoigne d’un respect pour les principes démocratiques. Aujourd’hui celui qui se fait appeler le Bâtisseur de la nation remporte l’élection présidentielle de décembre 2024 après une campagne centrée sur l’économie, le pays étant confronté à une inflation et un endettement élevés. John Mahama Dramani annonce une gouvernance avec à la clé plusieurs réformes
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