Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dissous le Parlement dirigé par l’opposition, ouvrant la voie à des élections anticipées six mois après avoir été élu sur une plateforme anti-système. Cette décision est forcément lourde de conséquences pour la classe politique du pays qui pourrait connaître un bouleversement d’envergure.
Faye a déclaré que la collaboration avec l’Assemblée était devenue difficile après que les membres ont refusé d’entamer des discussions sur la loi budgétaire et ont rejeté les efforts visant à dissoudre les institutions étatiques gaspilleuses. Plus tôt le mois dernier, il avait déjà obtenu l’aval du Conseil constitutionnel s’il décidait de mettre fin à cette législature qu’il est venu voir.
Selon les observateurs, le parti de Faye, le PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), a de grandes chances d’obtenir la majorité, compte tenu de sa popularité et de sa victoire à l’élection présidentielle de mars, qu’il a remportée avec 54 pour cent des voix. De nouvelles figures devraient apparaître dans la sphère politique et l’ancienne opposition devrait devenir le parti majoritaire au Sénégal, permettant ainsi au président, de tenir plusieurs de ses promesses et de gouverner comme il l’entend sans pour autant enfreindre les dispositions légales du pays.
Durant la campagne présidentielle, Faye a promis de vastes réformes pour améliorer le niveau de vie des Sénégalais, notamment la lutte contre la corruption, la révision des permis de pêche pour les entreprises étrangères et la garantie d’une plus grande part des ressources naturelles du pays pour la population. Mais six mois plus tard, ces promesses n’ont toujours pas été concrétisées. Le président et Ousmane Sonko, le Premier ministre et figure populaire de l’opposition qui a contribué à catapulter Faye vers la victoire, ont blâmé le Parlement.
En juin, la coalition d’opposition a annulé un débat budgétaire en raison d’un différend sur la question de savoir si Sonko était tenu de publier la feuille de route politique de son gouvernement, ce dernier affirmant qu’il n’y était pas tenu. L’Assemblée a jusqu’à fin décembre pour voter le budget de l’année prochaine, mais de nouvelles élections législatives pourraient rendre ce délai difficile à respecter.
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