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COVID19 ET FINANCEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE…

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ALERTE!

 Je précise que pour écrire cet article, il m’a été difficile de trouver une documentation africaine officielle sur les sources des politiques de financement des actions pour lutter contre le coronavirus. C’est à la limite, scandaleux de ne pas avoir le droit d’accéder à des informations qui nous concernent directement. Sans nous, le peule, il n’y a point de gouvernement, donc nos dirigeants ont l’obligation de nous informer. Et surtout dans cette période difficile qui nous plonge dans une incertitude totale. Je sais qu’il est impossible pour nos dirigeants d’avoir des positions certaines sur la gestion de la crise, mais ils peuvent volontairement nous adresser les données prévisionnelles de leurs choix de politiques.

 Financement massif pour relancer la consommation et l’investissement, les pays africains pourraient suivre les grandes puissances : Emprunts auprès de tiers et probablement Assouplissement quantitatif.

Un petit rappel :

Selon l’Agence Ecofin : La Banque centrale sud-africaine a mentionné le mercredi 25 mars 2020 qu’elle n’hésiterait pas à recourir à la technique dite de l’assouplissement quantitatif pour limiter la volatilité sur le marché des titres d’emprunts du Trésor public de dix ans de maturité. En effet, compte tenu de la décision prise par les autorités sud-africaines de confiner le pays, certains investisseurs craignent une conséquence économique qui se traduirait par des difficultés de remboursement de sa dette par l’Etat.

Analyse de la situation sud-africaine :

Des experts anticipent une nouvelle baisse de la croissance dans un pays déjà en récession ; ce qui risque de mettre la pression sur la monnaie locale (le rand) et donc rendre couteux les rapatriements des capitaux ou des revenus gagnés. C’est fort de cela que des fonds spéculatifs notamment ont commencé à vendre au rabais les obligations à 10 ans du Trésor public sud-africain qu’ils avaient dans leurs portefeuilles.

Contexte africain :

La pandémie Covid 19 poursuit ses ravages et installe la peur chez les populations africaines. Face à la diminution de la dynamique économique, les pays africains ont initié un certain nombre d’actions pour relancer les activités de leurs pays et surtout celles fortement touchées par la crise sanitaire. Dans de telles situations, ne disposant pas de beaucoup de marges de manœuvres internes pour intervenir efficacement, les dirigeants des pays africains se dirigeront certainement vers des emprunts auprès d’institutions financières, d’investisseurs privés, de fonds d’investissement entre autres ou de mettre en place une politique d’assouplissement quantitatif. Cette dernière option se matérialise comme suit : la Banque centrale nationale créée de nouvelles liquidités électroniques et les injectent dans l’économie en achetant aux banques commerciales et à d’autres institutions financières et d’assurance des titres (obligations d’état et emprunts de grandes entreprises). Cette forme de transaction exceptionnelle est initiée pour renforcer la circulation de l’argent et par la même occasion faire baisser le coûts des emprunts. Elle favorise la croissance économique.

 Conséquences :

Les acteurs économiques : ménages et entreprises peuvent emprunter facilement avec des coûts de crédits favorables, car on assiste à une baisse du prix de l’argent. Ainsi, les entreprises embauchent plus et produisent des variétés de biens qui seront mis sur le marché pour satisfaire la demande. Cela entraîne une relance de la consommation et stimule la croissance. Cependant l’assouplissement quantitatif peut provoquer plusieurs risques si la politique n’est pas maîtrisée par les décideurs. L’accroissement du stock de liquidités non provoquée en contre partie par l’augmentation de la production intérieure de richesses peut entraîner une augmentation des prix, donc une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. La population risque de sombrer dans la précarité.

Cet instrument a été déjà utilisé pour la dernière fois en 2015 en Europe et a donné d’excellents résultats. Aux Etats unis, une telle stratégie est faite pour favoriser la baisse des taux d’intérêt directeur de la réserve fédérale américaine. Il faut rappeler également qu’après la crise financière de 2008, l’Europe et les États Unis ont financé leurs économies grâce à cette méthode.

Point sur le continent africain :

Quelque soit la forme de financement retenue par la classe dirigeante africaine, une bonne gestion des sommes d’argent empruntées s’impose !

L’Afrique est un continent plein de ressources naturelles, mais ses enfants sont les plus pauvres de la planète. Selon plusieurs rapports des institutions nationales et internationales, le continent ne dispose pas d’une bonne approche en matière de gestion de ses ressources. Il compte principalement sur l’exportation de matières brutes et les impôts pour renflouer les caisses publiques.

Au delà des chiffres officiels annoncés sur la croissance économique qui promettent d’année en année un bel avenir pour le continent, il faut noter que la grande majorité des populations n’accèdent pas aux services vitaux de base. Santé, éducation, eau potable, énergie, revenus modestes…, sont autant de défis à relever. A ces remarques s’ajoute les problèmes de la mauvaise gouvernance des deniers publics, la montée en puissance de la corruption à tous les niveaux, le manque de considération des populations et l’absence d’engagement citoyen et de leadership de la majorité des autorités. C’est affreux !

Choix de financement et de remboursement :

Avec l’aggravation de la crise sanitaire du Covid 19 et ses conséquences économiques, les dirigeants du continent africain multiplient les recherches pour couvrir de façon urgente les besoins de financement de leurs économies. Le continent fait face à son destin et doit se débrouiller pour trouver des alternatives raisonnables. N’ayant pas assez de réserves financières, les décideurs se dirigent directement vers d’autres possibilités d’obtention de ressources additionnelles. Emprunter de l’argent aux bailleurs pour dresser un plan de sauvetage de l’économie constitue le seul moyen valable pour l’Afrique. C’est à ce niveau que peut se situer une grande inquiétude, car l’argent octroyé par les partenaires financiers doit être intégralement remboursé.

Rappel :

Un petit point sur notre histoire et notre tradition en matière de gestion publique :

Il est important de signaler que divers fonds ont été empruntés par les pays africains et la gestion a toujours été calamiteuse. Détournements de fonds, détournements d’objectifs, mauvaise gouvernance, corruption, conflits d’intérêt, marchés fictifs, non respect des procédures de passation des appels d’offres et clientélisme politique dans l’attribution des marchés publics… freinent l’efficacité des sommes investies pour le développement du continent.

C’est avantageux d’emprunter de l’argent pour lutter contre le coronavirus, mais la situation du continent africain fait peur pour les prochains mois à venir. Les pays feront face à des sommes faramineuses à rembourser.

Réflexions :

1- Une bonne gestion des fonds publics de la lutte contre le coronavirus permettra aux pays africains d’assurer à leurs populations des solutions durables et viables et par ricochet une ouverture sur l’étude sérieuse des opportunités du continent pour une promotion effective des entrepreneurs locaux.

2- Une gestion douteuse et malsaine se traduirait par des difficultés de remboursement vis à vis des créanciers. Montée de l’instabilité financière, accroissement de la crise économique du continent, aggravation de la pauvreté des ménages, perte de souveraineté… seront très présents dans la gouvernance publique africaine.

Le dernier levier pour rembourser :

Les pays africains peuvent s’appuyer sur la hausse des impôts ou sur la réduction des dépenses publiques pour honorer leurs engagements.

Ces options entraîneront une perte de vitesse de la croissance, une limitation des possibilités d’affaires, une perte d’autonomie sur la gestion financière des ressources du continent, une augmentation de la perte d’autonomie sur l’exploitation des richesses du contient.

Chers autorités, à vous de jouer !

Nous vous avons donné les pleins pouvoirs pour engager nos pays dans une phase de relance économique. En plus des importantes contributions des citoyens, vous disposez des fonds extérieurs pour affronter les défis.

– Soit, comme d’habitude vous manquez le rendez-vous du siècle en nous fournissant des professions de foi et des déclarations d’intention accompagnées de médiocres retombées.

– Soit, vous portez pour la première fois, vos habits de responsables, de citoyens modèles, de commandants en chef, de leaders au vrai sens du terme …, comme le regretté Président Thomas Sankara pour sauver nos pays en initiant des propositions concrètes suivant un pilotage fiable et transparent.

 

En tout cas : L’argent collecté pour barrer la progression de la maladie et relancer les affaires ne doit pas servir à enrichir une poignée de la population.

 

Une bonne piste à analyser : Envoyer en congé les « maladies de notre société ».

Pour ce faire je vous invite à réfléchir sur une possibilité d’envoyer en congé pendant quelques mois les mauvaises pratiques opérées régulièrement sur la gestion affaires publiques juste le temps de régler les problèmes liés au Covid 19. Exemples de politiques à envoyer en « congé » : les détournements de l’argent du contribuable, la corruption, votre manque d’amour pour le continent, l’absence de volonté pour soutenir les populations, la création d’activités publiques fictives pour vous enrichir. Et la liste est longue, mais choisissez-en quelques !

Pour conclure ce début d’analyse :

Merci de privilégier pendant un bout de temps l’intérêt supérieur de la nation africaine et après ces tristes événements vous pouvez reprendre toutes vos stratégies pour vous enrichir et enrichir vos proches.

 

Ibrahima Théo LAM

Citoyen du monde engagé pour le développement des territoires africains

E-mail : lamtheo79@yahoo.fr

Téléphone : 0033 6 10 87 96 13

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