Un post acerbe ce 15 juin 2020 de l’homme politique béninois en exil sur sa page Facebook à travers lequel sans retenue, il utilise des mots forts pour dénoncer le processus électoral des communales et municipales de Mai 2020 sous Patrice Talon. Du titre à la dernière ligne, il ne perd rien de son latin violent et appelle le peuple béninois à se mettre debout. Le post à lire ici…
LE BÉNIN DE TALON : UN ETAT VOYOU, PROSTITUE VIOLE, DESCENDU DE SON PIÉDESTAL DÉMOCRATIQUE.
Article 192 nouveau alinéa 2 et 5 de la Loi n° 2020-13 du 04 Juin 2020 portant interprétation et complétant la Loi n°2019-43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral dispose :
« La désignation ou l’élection du maire et de ses adjoints a lieu lors de la séance d’installation du conseil communal ou municipal, dans les quinze (15) jours qui, suivent l’annonce des résultats de l’élection communale, nonobstant les recours éventuels. »
« En tout état de cause, lorsque le conseil communal ou municipal n’est pas installé dans les quinze (15) jours qui suivent la proclamation des résultats, sur saisine d’au moins deux (02) conseillers élus, la Cour Suprême se saisit du dossier et procède à l’installation du maire dans les quinze (15) jours de sa saisine »
Voilà qui est clair aussi bien dans la Loi n°2019-43 du 15 Novembre 2019 que celle n°2020-13 du 04 Juin 2020.
Le Président TALON, son gouvernement, son parlement privé accompagnés par les institutions de la République ne manquent aucune occasion pour fouler aux pieds les lois qu’ils rédigent eux-mêmes et font voter à la petite semaine, contrôlées et promulguées à la vitesse de la lumière.
J’épargne les lecteurs des imbroglios et inepties desdites lois. Ce qui me préoccupe ici c’est le sort réservé à l’application de ces lois par leurs géniteurs relativement au délai des quinze (15) jours.
En effet, c’est le 20 mai 2020 que la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) a, par Décision N°060\CENA\PT\VP\CB\SEP\SP du 20 mai 2020, proclamé les résultats des élections communales du 17 Mai 2020.
Par Message Radio N°409\MDGL\SGM\SA du 25 Mai 2020, Mr Crespin GUIDI, Secrétaire Général du Ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale a instruit les préfets de département à l’effet d’installer les nouveaux conseils communaux suivant un calendrier qui s’étend du 25 Mai au 3 Juin 2020.
Entre le 28 et le 30 mai 2020, vingt-six (26) Maires ont été élus après l’installation de leurs conseils communaux.
Le 1er Juin 2020, les installations des conseils communaux et l’élection des maires ont été suspendues. Une nouvelle loi est votée et promulguée en 24 heures pour la poursuite de l’opération avec la vague des désignations de maires.
NB : A compter du 20 mai 2020, date de proclamation des résultats des élections communales du 17 mai 2020, le délai légal d’installation et d’élection\désignation des maires est échu le 04 Juin 2020 au plus tard.
Que dire alors des 51 maires désignés et installés entre les 6 et 8 Juin 2020 dans la plus grande illégalité au regard du code électoral, code électoral révisé, code électoral re-révisé ?
Avec les élections communales du 17 Mai 2020, le Bénin compte des conseillers élus sous un même empire juridique mais des maires élus ou désignés relevant de deux empires juridiques différents.
Ce régime fait honte à la renommée et à la crédibilité du Bénin sur la scène internationale ; Bénin dont le modèle démocratique fut jadis très envié dans un passé pas très lointain en raison du respect des libertés publiques, des droits de l’Homme et de l’Etat de Droit.
M. le Président Patrice Talon ! A quoi servent finalement les élections au Bénin ? Pour épargner au Trésor Public des dépenses inutiles pour l’organisation des élections, ne vous est-il pas loisible de procéder simplement à la nomination des sous-préfets et des commis au parlement pour être en harmonie avec votre conscience ?
Plus que voyou, l’Etat béninois est devenu sous le Président Patrice Talon un Etat prostitué, violé et descendu de son piédestal démocratique.
Enfant du Bénin, debout pour la restauration de ta dignité !
Paris, le 15 Juin 2020
Valentin DJENONTIN-AGOSSOU
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