La nouvelle du déguerpissement et de la démolition imminente de la Résidence des filaos connue comme la maison du Président Kérékou qui s’est répandue à la vitesse de la lumière a suscité émoi et incompréhension dans tout le pays. Pour donner force à cette troublante information, la publication sur les réseaux sociaux de plusieurs photos prises sur le vif au début du déménagement des affaires de l’homme du 26 octobre 1972, n’a fait qu’aggraver le malaise. Après les récriminations et protestations lues et entendues ces dernières heures, les clarifications officielles du ministre Alain OROUNLA commandent à présent que les passions se calment…
“Talon veut démolir la maison de Kérékou”. ” Le Gouvernement vient d’ordonner le déménagement des affaires du Général et le déguerpissement des lieux”. C’est le genre de publications qui a enflammé à partir des réseaux sociaux, l’opinion publique et même le microcosme politique du Bénin. On s’est sans doute demandé dans les chaumières des hameaux les plus reculés du Bénin, quel diable a pu mal inspirer les autorités du Bénin. Dans un pays où le culte des morts est prégnant, s’attaquer à la mémoire d’un mort en ordonnant la démolition de sa demeure terrestre, c’est s’attirer l’ire de plusieurs millions de béninois. Mieux, dans le cas d’espèce, il s’agit de l’homme du 26 octobre 1972. Le Grand Camarade de lutte, qui à la tête des Forces Armées Populaires a bouté les mercenaires hors du Bénin, un 16 janvier 1977 et qui par la suite a cumulé 28 ans à la tête de l’État béninois. On parle, du Père de la démocratie béninoise, une des icônes les plus respectées au Bénin.
C’est donc pour rassurer l’opinion et tordre le cou à toutes les déformations et autres distorsions innocentes ou volontaires des faits que Maître Alain OROUNLA, Porte parole du Gouvernement est invité à décrypter l’actualité sur la chaîne privée Canal3 Bénin pour mieux informer …
Il ressort de ce décryptage que la Résidence “les filaos” contrairement a ce qui a été colporté ne serait pas une propreté du Général Mathieu Kérékou, mais plutôt une propriété de l’Etat, que le général a occupé pendant 50 ans. Il a ajouté que l’ancien Président n’a jamais manifesté le souhait, ni le souci d’acquérir ledit domaine puisque pour acquérir un domaine d’État lorsqu’on a été Président de la République, il y a une formalité simple et connue de tous. Il suffit de saisir la cour constitutionnelle. Il a donc balayé du revers de la main, la rumeur qui fait état d’une transaction de 3 milliards sur ledit domaine puis qu’aucune pièce ne l’atteste. Il a ironisé en disant citation « Je crois qu’une transaction de 3 milliards laisse des traces et je crois que lorsqu’on a versé 3 milliards, on a au moins un titre de propriété ou un document qui constate que ces 3 milliards ont été versés dans le cadre d’une acquisition de ce domaine».
La preuve de la non propriété du domaine étant faite, Maître Orounla a expliqué que la Résidence érigée sur un domaine de 1 hectare fera l’objet de travaux d’embellissement projetés par le gouvernement. Le bâtiment étant situé sur le boulevard de la marina, un des boulevards les plus importants de la ville de Cotonou et voie d’accès à la ville de Cotonou, quand on se rend à l’aéroport ou quand on le quitte, le Gouvernement aurait décidé de sa restauration et de son embellissement pour être en phase avec le projet d’embellissement général du pays et de la ville de Cotonou.
On a pu retenir également de ses explications, qu’il est projeté d’ériger un monument aux morts dédié à la mémoire de tous les résistants, de tous les fils et filles morts pour ce pays sur le domaine, ce qui est la meilleure manière de saluer la mémoire du Général. Cerise sur le gâteau, un espace public qui sera baptisé ‘’Jardin de Mathieu’’ sera implanté à côté dudit monument aux morts.
Cette polémique sur l’accaparement supposé de la Résidence “les filaos” n’aura pas été futile en ce qu’elle a démontré l’attachement et le respect que des béninois vouent à ce personnage énigmatique de l’histoire et de la vie politique du Bénin. Mais cet emballement fait surtout écho à la probité et au sens de l’honneur de cet grand homme qui, un peu plus de quatre ans après sa disparition enseigne à ses dirigeants, le comportement exemplaire qu’il convient d’avoir face à un bien qui appartient à tous.
ReporterBéninMonde
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