Africandreamers reçoit un jeune africain aux yeux inquisiteurs dans ses alcôves sobrement mais finement meublées… Dans cet article, nous découvrirons s’il arrive à se dévoiler, un peu plus sur son ancrage africain, ses valeurs et sa perception d’une Afrique qui se veut grande et forte… Pourquoi a-t-il pensé ce concept ? Qu’est ce qui l’encourage et comment cette belle aventure a-t-elle impacté sa vie ?
Allons à sa rencontre…..
Notes…
Notre Numéro 1 comprend vite qu’impacter sa communauté se ferait à l’aune de sa détermination et que cette Afrique à laquelle nous tous aspirons tant ne peut être que la résultante d’une volonté et d’un engagement sans borne
Ainsi, à la recherche d’un équilibre qu’on pense qu’il manquait au continent nous sommes tous témoins de la naissance d’une flopée de jeunes rêveurs d’Afrique qui veulent en faisant d’une pierre deux coup, relever les défis qu’ils jugent prioritaires…
AFRICANDREAMERS
Il est tout le prototype de ces réussites qui n’émeuvent pas forcément parce que loin du classicisme de l’histoire des jeunes africains qui ont galéré toute leur vie mais qui tiennent finalement un bon bout à l’ère de leur temps. Ce bout, ils le tiennent si fermement que tout le monde fini par s’identifier à eux. De leurs business, tout semble si fragile, si banal, si réel mais tellement si prometteur aussi …
La phrase très en vogue « les likes ne donnent pas de l’argent ou ne vous rendent pas célèbre » marche à l’envers chez notre sympathique africandreamers
Il est devenu célèbre. Des commentaires et des likes il s’en assure maintenant… Très réaliste il sait que c’est un challenge quotidien pas facile à gagner.
EULOGE KUYO ET L’AFRIQUE
Sous un ciel où tout va plutôt vite ; où rien ne retient vraiment l’attention, où les buzz se font et se défont au gré de la dictature de l’actualité, où le ludique est plus fascinant que l’utile, il a réussi à se faire une place et à travers son concept, compte désormais parmi les pages les plus suivies d’Afrique (2,1M de personnes abonnées). En 24 heures, tout s’y passe et tout s’y dit…
Pesce HOUNYO: En pensant First Magazine votre idée première était-elle de créer un concept rien que pour l’Afrique ?
Euloge KUYO : OUI.. mais juste au début. Après, nous avions pensé que Oui ça faisait peut être très panafricain de dire que ce n’est rien que pour l’Afrique mais il était aussi important pour nous de nous ouvrir au monde entier… alors avec le temps nous nous sommes ouverts…
PH: Pensez-vous que la nouvelle élite des dirigeants africains devrait faire l’option d’un certain protectionnisme comme c’est en vogue depuis l’arrivée à la Maison Blanche du Président Donald Trump, ou doivent-ils plutôt selon-vous persévérer dans l’ouverture totale que requiert la mondialisation de l’économie ?
EK : Protectionnisme ou ouverture totale ? La réponse se trouve sans doute entre les deux. Autant je plaide pour une ouverture totale entre nos pays, car je suis un adepte du commerce intra-africain qui reste très peu développé à mon goût. Autant je crains l’ouverture totale des marchés qu’exige la mondialisation, car nos pays sont loin d’être prêts pour jouer en tant qu’acteurs majeurs sur l’échiquier mondial. Nous devons travailler à gagner en indépendance économique et dans les autres domaines clés de notre développement sinon la grande farce continuera encore quelques siècles. Nous sommes depuis la fin de la traite négrière dans un rapport de force qui nous est défavorable. Pour renverser la table, il nous faudra changer notre logiciel et beaucoup travailler. Les peuples d’Asie sont un exemple à suivre en la matière.
PH: Croyez-vous que le rêve africain existe réellement ? Si oui que devra-t-il être ?
EK : Oui cette idée de l’Afrique où tout est désormais possible commence à faire son petit bonhomme de chemin. Je crois que quand l’Afrique s’unira le monde en ressentira l’impact. Le rêve africain pour moi existe mais je ne saurai pas dire ce qu’il est parce que chaque africain le porte en lui ses espoirs…
EULOGE DE FIRST MAG
En réalité tout ce que je sais de vous, c’est que vous êtes le « Euloge chauve » que tous les internautes charrient sur First Magazine, on vous traite amicalement de tous les noms. Qu’il y-a-t-il à savoir de plus sur vous ? Qui est Euloge KUYO?
EK : Je suis Ivoirien. Après des études en communication assorti d’un BTS, j’ai fait un stage au Magazine Top Visages. En effet mes premiers pas dans le monde de la communication ont été posés à Top Visages; Ensuite, j’ai atterri dans une agence de promotion culturelle dans laquelle j’étais l’assistant de la directrice. J’ai également fait mes armes à Tips Magazine en tant que secrétaire à la rédaction et en 2013 mon cousin Jean Christ AMBLARD et moi avions créé First. J’ai eu l’idée du nom de la page et il l’a mis sur Facebook.
Enfant, j’étais plutôt quelqu’un de réservé comme toujours d’ailleurs. J’ai eu une belle enfance entourée de mes parents mes frères et sœurs. Mes moments de blues je les consacrais au dessin. Je dessine beaucoup et plutôt bien mais uniquement au stylo.
EULOGE ET FIRST MAGAZINE
Au téléphone, sa voix est assurée mais un tantinet curieux… Le jeune africain est accessible. Les mots sortent avec aisance. Sa voix n’est pas timide, enfin pas au téléphone. Il parle d’une voix assurée et passionnée mais semble plus mesuré quand le sujet est sensible… Il a de fortes convictions et des avis bien tranchés sur certains sujets...
Par contre pour le concept dont il est co-initiateur, il m’a l’air quand même timide… Il l’a d’ailleurs déjà confessé plus haut. C’est ce Réservé et un brin casanier qui a quand même eu l’idée de lancer First Magazine...
C’est la mort qui gâche tout sinon tant qu’on vit il faut se battre !
Euloge KUYO
PH: Et à quel moment avez-vous ressenti le besoin de combler le vide dans le paysage du numérique ?
EK : Créer First Magazine s’est fait tout naturellement. Tout est parti d’une envie de partager les informations de toute nature avec des amis. L’essentiel pour nous était que tout le monde soit au même niveau d’information. Donc à priori ça nous amusait bien de le faire. C’était juste pour le “fun” comme on dit. Mais j’avoue que j’étais bien loin de me douter que ça prendrait une telle ampleur…
PH: Aujourd’hui que ressentez face au succès de votre page?
EK : Le succès de la page, je le dois à Dieu et aux abonnés qui sont, non seulement réactifs à chaque publication mais qui s’impliquent également dans la recherche info. C’est juste une grâce de Dieu.
PH: Quelles ont été vos principales difficultés ?
EK : Je ne vais pas cracher dans la soupe de notre réussite en disant que rien ne marche encore moins jouer au superman en déclarant que nous avons surmonté de grands obstacles. Je me bornerai juste à remercier le Tout-puissant pour les accomplissements d’aujourd’hui. Demain ça peut changer. Mais tout est grâce. Sinon, pour répondre à votre question, je dirai que la principale difficulté, c’était et c’est toujours d’ailleurs, de trouver l’info, la bonne info qui suscitera la réaction des gens.
PH: Quel est le plus gros défi pour vous?
EK : Maintenir au quotidien les internautes sur la page. Car tu as beau avoir des millions d’abonnés s’ils n’interagissent pas, c’est mort !
Il est vrai qu’à nos débuts nous avons affronté des difficultés dans ce sens, mais l’équipe est restée forte. Car voyez-vous derrière ma modeste personne, c’est toute une équipe qui travaille de manière acharnée 7 jours sur 7.
Avec le nombre croissant d’abonnés on essaie au quotidien de trouver les moyens de rentabiliser le concept. Nous avons le site internet et des écrans pub sur la page à gérer avec minutie et professionnalisme.
PH: Comment avez-vous finalement réussi à tenir le bon bout?
EK : Le concept de First Magazine se voulait différent parce qu’on a constaté que les ivoiriens sur internet n’aiment pas les longs textes. On a ainsi décidé d’extraire des interviews des paroles fortes histoires de susciter à chaque fois un débat. Après il y a eu des rubriques comme la belle du jour, le beau gosse du jour, INSPIRATION, des messages de prière tôt le matin et là j’en suis fier car tout le monde le fait. Cette idée m’est venue suite au constat qu’en général, au réveil, nous allumons nos smartphones en premier oubliant souvent de prier. Je me suis dit qu’il serait intéressant que lorsque nos abonnés allument leur smartphone, qu’une prière ou une parole d’exhortation s’affiche.
PH: Depuis le début de cette aventure à ce jour qu’est ce qui a changé dans votre vie?
EK : Ma vie a bien changé. Je suis devenu une petite célébrité malgré moi. De nature réservée et casanière, First Mag m’a permis de me faire de nouvelles relations qui comptent aujourd’hui, de voyager, de rencontrer des personnes que je n’espérais jamais pouvoir croiser un jour, et que dire du sourire qu’on voit s’afficher sur le visage de ces personnes quand les SOS et les avis de DISPARITION sont couronnés de succès. C’est ma plus grande satisfaction. Imaginez le bonheur d’un parent qui vous sollicite pour retrouver son enfant disparu et après quelques temps de recherche, vous informe qu’il a été retrouvé. Moi ça me rend super heureux.
PH: Vous êtes le modèle type de l’entrepreneur 2.0. Comment est-ce que vous rentabilisez vos milliers de likes et ce gros trafic sur First Mag ?
EK : Nous avons des annonceurs qui veulent profiter du trafic pour se positionner. Seulement, les annonces Facebook ne sont pas suffisamment rentables pour faire tenir une entreprise…les plus gros entrepreneurs de la place n’aiment pas Facebook… ils souscrivent aux offres sur le site qui est http://www.firstmagazine.net Alors First Magazine fonctionne exactement comme une entreprise.
PH: Un mot à tous ces jeunes qui rêvent de devenir un futur Euloge KUYO, mais qui pensent que tout est donné, que tout est si facile…
EK : Qu’ils se détrompent. Rien n’est donné quand vous n’allez pas à la quête de ce que vous recherchez… C’est vrai, nous sommes à l’ère du numérique où tout va vite et où à cause du virtuel tout parait à portée de main. Je suis souvent un peu déçu par les plus jeunes mais je ne les accuse pas. Parce que je pense que vous et moi, nous tous avons une part de responsabilité… Si la jeunesse n’a pas de repères c’est peut-être parce que nous ne donnons pas toujours le bon exemple… Ils ont envie de vivre facilement… ils sont plus attirés par le virtuel plutôt que par le réel; par le ludique plutôt que l’utile.
Ils aspirent à avoir le niveau de vie de ceux qui ont réussi, mais oublient que ceux là ont dû trimer, galérer comme par possible à coup de sacrifices avant de pouvoir enfin tutoyer le succès.
EULOGE LIFE STYLE
PH: Si deux mots devraient vous définir quels seront-ils?
EK : Les deux mots qui pourraient me définir le mieux sont patience et sensibilité
PH: Qu’est-ce que Euloge “le Chauve” aime faire de ses moments libres ?
EK : J’aime passer du temps avec les quelques amis que j’ai… sortir, discuter, manger ou prendre un pot… Il fut un temps où j’aimais aller au cinéma… mais non seulement je n’ai plus beaucoup de temps pour ça, mais les salles de cinéma se font de plus en plus rares en Côte d’ivoire. J’aime aussi voyager… Je trouve que ça m’ouvre beaucoup l’esprit.
PH: Le succès de First Mag ne vous monte-t-il pas la tête ?
EK : À priori non… (Sourire) et ça ne risque pas d’arriver. Je suis une personne pondérée dans tout ce que je fais. Mieux, je crois fermement que la vie est basée entre autres sur la qualité des relations humaines, donc je ne me prends pas la tête… Après First Mag la vie continue…
PH: Quel est votre rapport avec les femmes ? Avec ce brin de célébrité je suppose que ça ne doit pas être de tout repos ?
EK : Sourire… Un peu quand même mais je sais rester galant et courtois… Tu peux dire non sans que la personne ne se sente blessée. Il faut juste savoir le faire avec le tact nécessaire pour espérer faire tomber les ardeurs…
PH: Voilà nous avons fait le tour…Merci de nous avoir accordé de votre temps…
EK : Merci surtout à vous d’avoir fait le choix de ma personne pour ouvrir l’aventure de Africandreamers… Je vous souhaite très bon vent…
Pour Reporter Bénin Monde_Interview réalisée par Pesce HOUNYO…
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