Crise politique au Mali
Le pays est ébranlé par une forte crise politique depuis les législatives de mars-avril. Plusieurs opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile avec à leur tête l’imam Mahmoud Dicko ont multiplié les manifestations pour réclamer le départ de Ibrahim Boubacar Keita accusé de mauvaise gestion.
Une mutinerie aux allures de Coup d’Etat
“Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment”, a déclaré le président malien dans une allocution diffusée par la télévision nationale ORTM. “Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement”.
“Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir”, a-t-il poursuivi, muni d’un masque de protection chirurgical. “Si aujourd’hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ?”, a-t-il encore dit depuis une base militaire à Kati, aux abords de la capitale Bamako, où s’est produite la mutinerie et où il a été détenu.
Pourquoi le départ du Président encore en exercice?
Menée par l’imam conservateur Mahmoud Dicko autrefois allié de IBK, la coalition s’opposant à Ibrahim Boubacar Kéita a réclamé des réformes politiques et économiques. Ils réclamaient depuis plusieurs mois la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de n’avoir pas réussi à stopper les violences djihadistes et inter communautaires. Par ailleurs la crise malienne s’est encore plus exacerbée depuis les élections législatives. Deuxième grand acteur de cette crise, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali, qui a mené la contestation plusieurs mois durant a refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta, fixant notamment comme préalable la fin de la “répression” contre ses militants mais n’a pas exigé une démission du président.
Ibrahim Boubacar Keïta, 75 ans, a été élu pour la première fois en 2013 et réélu pour un second mandat de cinq ans en 2018. Pour l’analyste Abdourahmane Coulibaly dans un article de la BBC , la position des différentes parties de cette crise dénote une cristallisation des frustrations qui persistent depuis plusieurs mois et qui semble avoir atteint son apogée. « La pauvreté gagne du terrain et les inégalités sociales se renforcent, et sont exacerbé par un climat de corruption, ce qui fait que beaucoup de jeunes n’ont ni espoir ni perspectives d’avenir. Ces jeunes constituent la majeure partie des manifestants. Il y a aussi une cristallisation des tensions sociales que les différents acteurs politiques instrumentalisent », déclare l’économiste malien Abdourahmane Coulibaly.
La communauté internationale face à la crise Malienne
Plusieurs institutions ont fait part de leur réaction apres les premières heures de la mutinerie mais sans grand succès… L’Union Africaine et la CEDEAO ont condamné les faits et demande un retour au calme. Le Conseil de sécurité de l’ONU quand prévoit se réunir en urgence ce mercredi. Antonio GUTERESS Le chef de l’ONU a appelé à la fin de la mutinerie, la libération immédiate et sans conditions du président…
Reporter Bénin Monde
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