En collaboration avec la Fondation pour la protection des valeurs nationales, l’Association pour la recherche Libre et la Coopération Internationale a organisé une table ronde le 20 janvier 2020. Avec pour thème : ‘’la liberté d’expression à l’ère des réseaux sociaux ’’ la rencontre a eu pour cadre l’hôtel Hilton de Berlin…
Au cours de l’évènement, les échanges ont porté entre autres sur les abus de modération de la part des grandes plates-formes du Web, au nom de la liberté d’expression en ligne. Les interventions successives des invités venus d’Afrique et d’Europe se sont articulées autour des fake news, de l’importance de la vie privée en ligne et des coupures répétitives d’Internet. Plusieurs interventions ont ainsi dénoncé le fait que sur les réseaux sociaux, les données privées sont parfois utilisées à mauvais escient ou à des fins publicitaires. Au cours de son allocution, Nathalie Yamb s’est prononcée sur les limites à la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. La conseillère exécutive de Mamadou Coulibaly, candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte-d’Ivoire est revenu sur son expulsion du territoire ivoirien après un discours devenu viral sur les réseaux sociaux. Pour sa part, Qemal Affagnon, le Responsable Afrique de l’Ouest d’Internet Sans Frontières a insisté sur le fait que l’Afrique est aujourd’hui la deuxième région la plus touchée par les blocages du réseau Internet. Les nombreux échanges ont permis de rappeler que ces dernières années, l’utilisation des réseaux sociaux connait une progression rapide sur le continent Africain. Dans le même temps, les participants à la table ronde ont fait part de leurs inquiétudes au sujet des menaces qui pèsent sur la liberté d’expression, à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux. Dans un contexte marqué par de vives tensions notamment lors des campagnes électorales, plusieurs intervenants ont relevé que de nombreux acquis démocratiques tendent à disparaître en raison des confrontations politiques, stratégiques ou idéologiques sur les réseaux sociaux. Le journaliste et écrivain Eric Topona , de la radio allemande Deutsche Welle en a profité pour revenir sur l’affaire qui a conduit le journaliste béninois Ignace Sossou en prison pour trois tweets.
Dans l’ensemble, la rencontre de Berlin a eu le mérite d’initier un début de réflexion par rapport à la problématique de la régulation des contenus postés sur Internet. Au terme des débats, il a été retenu la possibilité d’introduire des normes internationales afin de réduire les abus de censure ou de manipulation à des fins politiques sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, cette première table ronde marque le point de départ d’une série d’événements sur la liberté d’expression qui auront lieu en Europe.
A propos de l’Association pour la recherche libre et la coopération internationale
L’Association pour la recherche libre et la coopération internationale regroupe des chercheurs indépendants, des journalistes et des activistes. En tant qu’organisation apolitique et non gouvernementale, AFRIC a mené une série d’études de recherche dans des pays africains tels que la République centrafricaine, le Mali, la Libye, la Côte d’Ivoire, le Soudan, la Zambie et Madagascar. Outre ces travaux de recherche, AFRIC a supervisé des missions d’observation d’élections dans des pays africains tels que le Zimbabwe, Madagascar, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud et le Mozambique.
ReporterBéninMonde
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