Pour en savoir plus sur ce nouveau projet du groupe CERCO qui détonne dans un contexte où le taux de chômage reste encore très élevé, Alain CAPO CHICHI PDG du groupe CERCO présente le projet et répond aux questions..
LE CONTRAT INCUBATION ET FORMATION EMPLOIS : 1000 agents formés et recrutés Le Groupe CERCO est une holding internationale créée depuis 1998 et installée en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Burkina-Faso, en France et en Chine. Il dispose de plusieurs structures exerçant dans le domaine de l’incubation, la formation, la production industrielle et le développement d’applications. En collaboration avec le Village des Technologies de l’Information et de la Communication et sur financement du gouvernement ivoirien, le groupe Cerco inaugure dans quelques jours la plus grande unité d’assemblage de matériels informatiques et électroniques de l’Afrique avec une capacité de 4000 unités/jour. Dans le cadre du renforcement de capacités de ses équipes de production et pour ses partenaires, le Groupe CERCO a lancé un test de sélection pour former gratuitement 1000 agents en vue de leur recrutement. Les profils concernés sont des jeunes âgés de 16 à 35 ans, bacheliers de toutes les séries (A1, A2, B, C, D, F1, F2, F3, G1, G2, G3) ou diplômés sans emplois. Cette formation certifiante et qualifiante est organisée dans différents domaines : logistique digitale, assistanat digital, agriculture digitale, communication digitale, digital ressources humaines, tourisme digital, marketing digital, finance comptabilité digitale, robotique, objets connectés, Big Data, réalité augmentée, intelligence artificielle, etc.
Journal : Pourquoi cette initiative de formation et d’incubation gratuite ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Nous avons lancé cette offre qui est un contrat de formation emploi qui vise à recruter mille (1000) agents qui seront formés sur la demande réelle des profils sollicités par nos entreprises, pour une durée de deux (02) à trois (03) ans, en vue de leur recrutement immédiat. Comme vous le savez, nous assistons à une situation assez étonnante sur le marché du travail : nous avons d’un côté des milliers d’apprenants et de jeunes qui sont formés sur des métiers qui débouchent sur le chômage, alors que de l’autre côté, des entreprises sont prêtes à recruter des milliers de diplômés dans les secteurs innovants, en vue de leur transformation digitale. Notre rôle à la fois d’organisme de formation, d’incubateur et d’entité industrielle, a été d’étudier et d’adapter les parcours de formation à la demande des entreprises qui, de leur côté se sont engagées non seulement à financer la formation des apprenants mais aussi leur garantissent un contrat, si ceux ci à la fin de la formation répondent aisément au profil identifié. Les apprenants de leur côté et leurs parents n’ont plus à se soucier ni des frais de scolarité ni de leur insertion professionnelle à l’issue de la formation.
Journal : Vous avez dit que ces formations sont ouvertes à toutes les séries (A1, A2, B, C, D, F1, F2, F3, G1, G2, G3), même les séries littéraires. Pensez-vous qu’un bachelier ayant fait la série littéraire peut embrasser une filière liée à l’intelligence artificielle, la communication digitale par exemple ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : De prime abord, ce qu’il faut savoir, c’est que le digital influence l’ensemble des métiers d’aujourd’hui. Dans 10 ans 85% des métiers actuels vont disparaître ou seront totalement transformés à cause du digital. Nous pouvons donner l’exemple de la comptabilité, des ressources humaines, de la finance. Ces métiers recrutent de moins en moins de profils traditionnels à cause de la digitalisation. À CERCO, nous avons eu par le passé plusieurs apprenants issus des séries littéraires qui, ont fait la télécommunication, la finance digitale et autres, à cause du dispositif de formation et de l’écosystème mis en place. Ces apprenants apprennent facilement par la collaboration avec leurs camarades, la communication, le travail en groupe, la résolution des problèmes et, de façon ludique, réalisent des choses qui peuvent paraître difficile à première vue. Cela a été possible grâce à une nouvelle pédagogie adoptée et mise en œuvre depuis deux (02) ans par CERCO, qui met l’apprenant au cœur de sa formation, le rend actif. Il apprend en faisant, en expérimentant. Pour ce faire, nous avons créé un écosystème favorable à la formation des apprenants, tout en mettant à la disposition de ceux-ci tous les outils de travail (Kits et ressources pédagogiques) et l’accompagnement nécessaires.
Journal : Vous avez dit dans votre intervention qu’avec le digital, 85% des métiers actuels vont disparaître si les apprenants sont formés avec la dynamique traditionnelle. Dites-nous comment des métiers comme la comptabilité, les ressources humaines vont disparaître alors que les entreprises devraient en avoir besoin ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Il y a quelques années, on disait la même chose pour les secrétaires dactylographes qui étaient indispensables pour les entreprises. Mais avec l’arrivée des ordinateurs, nous avons observé que les pools de saisie au secrétariat se sont considérablement réduits à une ou deux secrétaires au lieu de plus de vingt (20) auparavant ; tout simplement parce que la numérisation des documents a permis de récupérer ces tâches. Les directeurs initiés à la saisie peuvent désormais numériser eux-mêmes directement leurs documents, sans avoir nécessairement recours à la dactylographe. En ce qui concerne le métier de comptable, aujourd’hui, nous avons des outils logiciels et des plateformes qui simplifient et automatisent les tâches dédiées au comptable, ce qui rend ces métiers accessibles à tous. Les études ont d’ailleurs annoncé que d’ici 2030, il n’y aura pratiquement plus d’aide comptable dans les entreprises. De ce fait, les opérations liées à la saisie des écritures, les tableaux de bord, la numérisation et la gestion des documents, vont subir une transformation radicale grâce à l’Intelligence Artificielle (IA). Il suffit seulement de scanner les factures des fournisseurs par exemple pour qu’elles soient automatiquement traitées par l’IA et inscrites ensuite dans les livres comptables : un gain de temps et donc d’argent.
Journal : Comment accéder à cette formation-incubation sans grands moyens ? Quelles sont les modalités ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : La formation et l’incubation sont gratuites. Mais, l’accès à ceux qui y aspirent, se fera sur la base d’un test de sélection. La sélection sera organisée simultanément dans tous les pays où le Groupe CERCO est représenté notamment au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en France et en Chine. Les candidats à ce test ont juste besoin de leur ordinateur et doivent aller sur le site http://www.groupecerco.com/43 pour s’inscrire et passer en ligne le test de sélection. Ce test de sélection concerne deux profils de bacheliers ou de diplômés sans emplois : le profil tertiaire et le profil industriel. Pour le profil tertiaire, les candidats seront soumis à l’exercice de mémorisation et à des tests psychotechniques. Quant au profil industriel, les candidats auront des exercices de mémorisation et de logique. Tout le test prend au maximum deux heures de temps. Les candidats présélectionnés après cette phase seront invités par email et SMS pour la sélection finale qui aura lieu dans les locaux du Groupe CERCO.
Journal : Où se déroulera la formation-incubation proprement dite ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : La formation-incubation aura lieu dans les différents pays où le Groupe CERCO est représenté : au Bénin dans notre centre d’incubation et d’innovation (Cotonou-Sikècodji), en Côte d’Ivoire sur les quatre (04) sites : (Cocody-II Plateaux, Bassam au VITIB, Bingerville au pôle d’Innovation de l’Université Félix Houphouët Boigny et à Yopougon), au Burkina Faso (Ouaga 2000), en France (Tourcoing plaine image près de Lille), Chine (Ecole Polytechnique de Ningbo).
NB : les apprenants, à l’étape de leur inscription au test, doivent préciser leur lieu de formation et d’incubation.
Journal : Quel sera l’aboutissement de cette formation-incubation notamment en termes d’insertion professionnelle ?
Nous avons déjà une cinquantaine d’apprenants qui sont recrutés par des entreprises françaises sur site au Bénin et en Côte d’Ivoire avec un salaire minimum de trois cent milles (300.000) francs CFA et c’est en raison de ces profils et à la demande croissante des entreprises que nous démocratisons ce modèle de formation-incubation.
Alain Capo Chichi,PDG CERCO GROUP
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Les entreprises partenaires notamment internationales (Européennes, canadiennes et américaines) se sont engagées à recruter sur site ou à l’international les apprenants qui seront formés avec un salaire minimum garanti, si ces derniers répondent au profil de poste identifié. Nous avons déjà une cinquantaine d’apprenants qui sont recrutés par des entreprises françaises sur site au Bénin et en Côte d’Ivoire avec un salaire minimum de trois cent milles (300.000) francs CFA et c’est en raison de ces profils et à la demande croissante des entreprises que nous démocratisons ce modèle de formation-incubation. Pour ne citer que la France en ce qui concerne le marché du développement de logiciels, les entreprises ont besoin de plus de cent cinquante mille (150.000) développeurs, plus de deux cent mille (200.000) dans la cyber sécurité. L’octroi du «visa french tech» encourage aujourd’hui ces entreprises à recruter les jeunes et à prendre en charge leur déplacement en Europe avec leur famille, pour un salaire minimum mensuel de 3000 euros. Le système de formation-incubation que nous avons mis en place à CERCO répond à ces types de demandes, en ce sens que nous formons les apprenants télétravailleurs, afin qu’ils soient capables de résoudre par eux-mêmes les problèmes complexes, de collaborer, de communiquer, de prendre des initiatives et d’être créatifs.
Journal : Et si à la fin de la formation-incubation, à défaut d’être des salariés, certains formés décident d’entreprendre pour se mettre à leur propre compte ou de travailler avec d’autres entreprises, que se passerait-il ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Les compétences visées par la formation les préparent largement à l’entrepreneuriat et nous sommes d’ailleurs partenaires d’un programme ambitieux avec la Banque Mondiale et le Fonds des Nations Unies pour la Population pour former et accompagner plus de trois cent milles (300.000) entrepreneurs, en insistant sur l’innovation, l’autonomisation des femmes et des jeunes. Aussi, le système d’incubation mis en place par le Groupe CERCO permet-il d’accompagner les apprenants formés à créer leurs entreprises en prenant des participations et partager les risques avec eux. Quant à ceux qui vont vouloir travailler avec d’autres entreprises au niveau local ou international, la formule prévoit un versement par l’entreprise recrutrice de 10% du salaire de l’apprenant en contre partie des frais de formation-incubation engagés.
Journal : Pourquoi c’est seulement CERCO qui offre ces formations innovantes aux apprenants ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Déjà, parce que cela a toujours été dans l’ADN de l’Institution, de penser tout accompagnement en vue d’une meilleure insertion professionnelle. Nous avons ainsi été les premiers à installer dans la sous-région des centres d’incubation et d’innovation ; Le Groupe CERCO est membre associé de la Chaire Unesco sur les Pratiques émergentes des technologies et communication pour le développement de l’Université de Bordeaux, qui accompagne cette formation-incubation avec les certifications professionnelles. Nous avons réussi aussi à gagner la confiance des entreprises européennes depuis 2 ans qui ont déjà recruté les premiers apprenants. De plus, nous avons gagné une vingtaine de prix à des concours prestigieux à l’échelle internationale qui prouvent notre excellence, parmi lesquels on peut citer entre autres :
- 1 er prix en Informatique aux Olympiades Universitaires du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), qui a regroupé l’ensemble des universités publiques et privées de l’espace CAMES
- 2 ème prix au concours international de la Robotique en Chine ;
- 1 er Prix aux journées d’Innovation du Ministère de l’Enseignement Supérieur de Côte d’Ivoire ;
- 1 er Prix au concours « La semaine du numérique » organisé par le Ministère de l’Economie Numérique du Bénin ;
- 1 er prix au concours d’innovation de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
- 2 ème Prix du Concours organisé par le Ministère de l’économie numérique et des postes du Burkina. Avec ce travail et la qualité des profils que nous formons et incubons, nous avons réussi à rassurer les entreprises prestigieuses à l’image des GAFAM. CERCO qui a lancé la plus grande chaîne d’assemblage d’ordinateurs en Afrique, est Name Partner chez Microsoft et Intel. Plusieurs de nos apprenants travaillent avec les grandes entreprises comme Microsoft, Google et Facebook. Enfin, nous avons fait des investissements massifs dans la rénovation de nos infrastructures pour être, au-delà d’un centre de formation, un centre d’innovation. Dans la même logique, nous avons acquis plus de mille (1000) ordinateurs et modernisé notre système de formation pour faire de l’adaptative Learning afin que, désormais, ce soit la formation qui s’adapte à l’apprenant.
Journal : Les formations organisées sont-elles qualifiantes et /ou diplômantes?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Les formations-incubation sont organisées dans le cadre d’un contrat formation-emploi. Cela débouche donc sur des certifications professionnelles qui sont convertibles en crédits d’évaluation capitalisable et transférables (CECT) conformément à l’esprit du système LMD. Je ne vous apprends rien à vous disant que dans le système Licence master doctorat (LMD), il faut accumuler un certain nombre de CECT pour avoir une licence (180 CECT) ou un master (120 CECT après la licence). Les certifications professionnelles qui sanctionnent nos formations sont délivrées par la Chaire Unesco sur les Pratiques émergentes des technologies et communication pour le développement de l’Université de Bordeaux. J’ai eu l’honneur d’avoir été associé à la création de cette chaire Unesco en tant que Maître assistant des universités du CAMES en Génie Informatique : http://wp.comtecdev.com/index.php/membres-associes/
Journal : En dehors des frais de scolarité pris en charge par les entreprises partenaires, quels sont les frais qui seront à la charge des apprenants ?
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : La participation au test de sélection est gratuite et se fait en ligne. La scolarité aussi est prise en charge. Ce n’est que quand l’apprenant a réussi au test de sélection qu’il doit prendre en charge les matériels liés à ses frais personnels notamment
- la carte magnétique d’étudiant, utilisée pour accéder à l’établissement,
- les casques anti-bruits, utilisés pour suivre les cours en adaptative Learning,
- l’achat d’un espace de stockage externe, pour les ressources vidéos et cours,
- les Kits électroniques (carte arduino, Raspberry pi, composants etc ), utilisés pour la réalisation des projets concrets,
- et enfin les tee-shirts ‘CAMP DU FUTUR’ pour les événements spéciaux…
Journal : Votre mot de fin
Dr T. Alain CAPO-CHICHI : Nous voudrions, par ce canal, lancer un appel spécial aux jeunes en l’occurrence ceux des milieux défavorisés, car c’est une opportunité pour suivre une formation-incubation de haute facture qui débouche directement sur l’emploi. Cette formation vise également à réduire les inégalités sociales dues à la cherté des coûts de formation. À titre d’exemple, une formation-incubation en Intelligence Artificielle (IA) aux Etats-Unis coûte environ 150 000$ dollars. Nous voulons par ailleurs, tendre la main aux jeunes filles qui pensent à tort que les formations digitales sont réservées aux mathématiciens. C’est le lieu de témoigner notre profonde gratitude au Ministère de l’Economie Numérique du Bénin, qui a accepté mettre à notre disposition les quarante (40) points numériques communautaires pour faciliter la connectivité des apprenants dans le cadre du test de sélection. Voir photo ci contre…
Ainsi à défaut de disposer d’ordinateur pour passer le test, les candidats qui sont dans les zones reculées du Bénin peuvent aller dans ces centres et composer sans avoir besoin de payer des frais. La liste des centres et leur situation géographique est sur ce lien : https://groupecerco.com/43/doc/points_numerique.pdf
Nous adressons également toute notre reconnaissance au Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Côte d’Ivoire pour avoir mis à la disposition du Groupe CERCO un cadre idéal au Pôle d’Innovation de Bingerville pour l’installation de notre Fab-Lab et au VITIB pour l’implantation de notre usine d’assemblage d’ordinateurs (4.000 unités par jour) Enfin, nos remerciements vont à l’égard de la Banque Mondiale dont la Directrice Générale, Mme Kristalina Gueorguieva, nous a fait l’insigne honneur de venir suivre les projets d’innovation de nos apprenants à sa visite à notre atelier de fabrication en Côte d’Ivoire. Nous prenons ses félicitations publiques comme un encouragement à exceller davantage et à montrer l’Afrique qui innove, l’Afrique qui avance… Je vous remercie.
Dr. CAPO-CHICHI Towèdo Alain. Président du Groupe CERCO .
PRÉSENTATION DU PRÉSIDENT DU GROUPE CERCO
Dr. CAPO-CHICHI Towèdo Alain.
- Inscrit en 2015 sur les listes d’aptitudes du Conseil Africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) au grade de Maître Assistant des Universités du CAMES en Génie Informatique
- Docteur en sciences de l’information et de la communication, Chercheur au Laboratoire Paragraphe à l’Ecole Doctorale « LANGAGE COGNITION INTERACTION » de l’Université Paris 8
- Membre associé de la Chaire UNESCO sur TIC de l’Université de Bordeaux ;
- Consultant, expert auprès du Cames et de l’UEMOA sur les problématiques de gouvernance ; de la connectivité, de la qualité des services et de l’innovation ;
- Bénéficiaire d’espace en zone franche industrielle en Côte d’Ivoire, pour l’implantation d’une usine de fabrication d’ordinateurs, de téléphones et de tablettes (capacité 4000 unités / jour) ;
- Initiateur de Bus de l’Internet et de la première usine d’assemblage d’ordinateurs en Afrique de l’Ouest ;
- Elu en 2010 par la CEDEAO, Meilleur jeune entrepreneur dans le domaine de l’innovation ;
- Elu en 2005 l’un des dix (10) Jeunes les plus remarquables au monde ;
- Auteur de plusieurs ouvrages sur l’entrepreneuriat, l’innovation et la formation (Réussir à 25ans, un exemple africain, Quelle Université pour quelle Afrique?)
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