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MON AFRIQUE

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Réapproprier le développement

Le développement comme l’affirment souvent les plus éclairés est d’abord et avant tout culturel.  Toute théorie  qui n’intègre pas les réalités culturelles d’un peuple est vouée à l’échec. Le  blanc a donné au noir l’instruction mais a gardé l’âme du savoir. Il n’a pas mal agi car l’essence du savoir se trouve dans la réalité de la langue.  L’Africain n’avait pas à vénérer le savoir du blanc, il avait à  construire lui-même son propre modèle. Depuis plusieurs siècles, les pays africains ont souffert d’affirmation d’une identité propre. L’élite qui était le plus vénéré était celui qui savait bien manier la langue de Molière ou de Shakespeare.  C’était en fait une déformation historique qui a été maintenue. Cette élite en réalité n’avait de vœu que de réciter les théories acquises ailleurs qui n’avaient dans le fond et dans la forme aucun lien direct avec les réalités des pays qu’ils prétendent diriger. Il s’agissait des personnages façonnés, fabriqués pour mettre en œuvre des politiques qui n’étaient pas les siennes (puisque n’étant pas tirées des entrailles de leurs réalités endogènes et culturelles). Et donc, une à une les différentes politiques d’ajustement et de réajustement inventées dans les bureaux luxueux et salles ovales (loin des moustiques et moucherons africains) ont échoués à tour de rôle et de façon lamentable. Le contraire pourrait étonner et la difficulté évidente se trouve à deux niveaux essentiels. Le premier niveau, c’est l’appropriation par ces élites des vrais problèmes de leur pays. Ces hommes et femmes souvent envoyés étudiés à l’extérieur perdent de vue les réalités du pays une fois revenus. Et comme ils sont devenus les meilleurs interlocuteurs de ce peuple qu’ils prétendent diriger (mais qu’ils ne connaissent pas), ils font des propositions qui sont en parfaite inadéquation avec les réelles aspirations de ce peuple.  Mais comme le complexe africain est de nature à dresser le lit à l’intellectuel qui connait bien le papier des blancs, ces hommes et femmes appelés à élire leurs dirigeants  ne se fatiguent pas de confier à chaque fois leur destinée à ces hommes. L’expérience en Afrique a été un échec mais ceci n’émousse pas pour autant leur foi. Ce n’est pas en réalité la capacité de ces derniers à gérer le pouvoir d’Etat qui est en cause. C’est surtout l’incapacité pour la plupart d’entre eux de comprendre la particularité africaine et de définir des politiques qui répondent à cette exigence.  L’Afrique a une identité propre et des défis propres.

La Rédaction

 

 

 

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