Mort en masse des poissons du lac Toho à Kpinnou dans la commune d’Athiémé. Le phénomène mortel se déroule depuis quelques jours dans cette localité du département du Mono.
Informé, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche s’est dépêché sur les lieux le lundi 21 mai 2018 avec, entre autres, les services du laboratoire central de sécurité sanitaire des aliments pour les premiers prélèvements.
Sur la berge du lac Toho, le ministre Gaston Cossi DOSSOUHOUI, la Secrétaire Générale du ministère et son adjoint, le Directeur de la pêche halieutique et leur suite, ont constaté le désastre que sème ce poison qui tue les poissons de ces eaux.
«Dans la nuit d’hier, j’ai eu l’information relative à une pellicule rouge qui flotterait sur le lac Toho du côté de Kpinnou. Déjà, depuis la matinée, des poissons flottaient. Les pêcheurs ont trouvé ça comme un don de Dieu et les ramassaient. Les femmes les fumaient. Nous avons dépêché une équipe technique sur le terrain. Nous sommes venus observer ce matin et il y a une belle brochette de pêcheurs, avec leurs pirogues, effectivement sur le plan d’eau. Il y a effectivement une pellicule qui s’étale sur le lac. L’exploitation que nous avons visitée ici a été compromise. 28 enclos empoissonnés d’environs 40.000 alevins qui ont grossi dont la vente devait démarrer sont décimés. Tous ces poissons sont morts. Et sur le plan d’eau, les pêcheurs continuent de prélever», a regretté le ministre.
Il a ensuite évoqué les premières mesures à prendre pour arrêter le carnage des poissons.
《La première mesure à prendre, c’est d’inviter la police fluviale à faire tout de suite la patrouille sur le lac et permettre de circonscrire le mal. Ensuite, elle va monter un piège afin de capter la pellicule qui flotte. Il faut éviter que, à la faveur du vent, la pellicule couvre tout le lac. Il faut arrêter tout de suite la saignée. Comme mesure conservatoire, le maire d’Athiémé, le Préfet du Mono et les élus locaux devraient rapidement contacter les Chefs-villages pour que de façon communautaire, on traite la question parce qu’il y a un risque d’intoxication de la population. Les dégâts économiques d’accord mais les risques pour la population sont à craindre. Donc, qu’est-ce qu’on fait pour protéger les populations? Nous avons prélevé des échantillons qu’on va analyser très rapidement pour savoir le degré de toxicité. Peu importe si c’est mineur, il faut éviter de manger ces poissons. Il faut prendre les mesures pour que les femmes qui ont fumé ou qui ont pris du poisson dans les villages qui entourent ce lac, on se refuse de leur acheter ces poissons. Les pêcheurs, on doit prendre les mesures pour leur interdire la fréquentation du plan d’eau. Ne serait-ce que pour une période de dix jours à deux semaines》, a annoncé le ministre Gaston Cossi DOSSOUHOUI qui, sur place, avec le Préfet du Mono et les autorités locales, a commencé par discuter de ces mesures.
Monsieur Olivier Zaga est le promoteur de la ferme qui jouxte la berge de ce lac. Pour lui, c’est un gros investissement qui est parti à l’eau.
《Il y a trois ou quatre jours, nous avons été informés que les poissons sont en train de mourir au niveau de la berge du lac Toho ici à Kpinnou. Le vendredi dernier, cela a atteint ma production. Un produit nocif serait versé dans le lac et serait à l’origine de la mort massive des poissons. J’ai perdu toute ma production d’élevage. On peut estimer la perte à au moins dix tonnes de tilapia. Ceci en une journée. En une journée, j’ai tout perdu》.
Désormais, les regards sont tournés vers le Laboratoire central de sécurité sanitaire des aliments. Son Directeur, Chabi Sika Kisito, et son équipe, sont allés faire des prélèvements dans les eaux pour des analyses.
《Nous sommes venus sur le terrain pour effectuer quelques prélèvements afin de statuer sur l’origine de cette intoxication. Comme on le constate, il y a eu beaucoup de poissions morts. Certainement, c’est un produit chimique hautement toxique qui a eu des effets sur les bronchites, qui a étouffé voire asphyxié les poissons dans leur environnement. Maintenant sur le terrain on ne peut pas encore situer quel est le type de toxine qui peut créer ça. Ce sont les analyses au laboratoire qui permettront de déterminer ça. Le travail au laboratoire peut durer deux à trois jours. Mais, vu l’ampleur de la situation, nous allons travailler beaucoup plus vite pour déterminer la molécule qui est l’origine de cette intoxication》.
Pour l’heure, le ministre Gaston Cossi DOSSOUHOUI invite les promoteurs de fermes, les éleveurs de poissons à souscrire à des polices d’assurances pour protéger leurs investissements. 《Je lance un appel à ces genres de promoteurs d’assurer leurs investissements car celui-ci ne l’a pas fait. Cela ne coûte rien》.
PFC – DIRCOM/PR – MAEP
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