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GUINÉE BISSAU : LA DÉRIVE AUTORITAIRE DE EMBALLO

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La Guinée-Bissau dans l’Œil du Cyclone : Aristide Gomes dénonce la dérive autoritaire d’Umaro Sissoco Embaló

La Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, traverse une période de turbulence politique qui ne laisse personne indifférent. Depuis la dissolution controversée de l’Assemblée nationale par le président Umaro Sissoco Embaló en mai 2022, la situation politique se dégrade de jour en jour, alimentée par des tensions internes au sein du gouvernement et des élections sans cesse reportées. Mais c’est un événement particulier qui vient aggraver cette crise : l’intervention d’Aristide Aristide Gomez, ancien Premier ministre et figure historique de la politique bissau-guinéenne, lors d’un live sur notre média. Ses propos viennent jeter une lumière crue sur les dérives observées dans le pays.

Un recul démocratique Inquiétant

Lors de son intervention, Aristide Gomes n’a pas mâché ses mots. Il dénonce ce qu’il appelle un « recul démocratique assez grave » et s’élève contre une dérive autoritaire qui met en péril les institutions démocratiques du pays. Selon lui, « les institutions démocratiques…mises en place dans les années 90 ont été balayées ». Ce constat alarmant reflète la situation actuelle de la Guinée-Bissau, un pays où la démocratie semble se fragiliser sous la pression d’un pouvoir exécutif de plus en plus centralisé.

L’autre aspect particulièrement préoccupant des déclarations d’Aristide Gomes concerne la gestion personnelle du pouvoir par le président Umaro Sissoco Embaló. L’ancien Premier ministre affirme que le président a transformé la gouvernance en une « gouvernance strictement personnelle ». Pour lui, Embaló a choisi de concentrer le pouvoir entre ses mains. Cette situation n’est pas sans rappeler d’autres régimes autoritaires qui ont tendance à manipuler les institutions pour renforcer leur pouvoir personnel. Aristide Aristide Gomes s’inquiète également de la manière dont Embaló a agi pour imposer sa volonté. Il évoque une tentative de coup d’État qui a échoué, mais qui, selon lui, est symptomatique de la manière dont le président « a forcé la barre » sans la légitimité parlementaire nécessaire.

Les institutions démocratiques et la dissolution du parlement

L’une des accusations les plus graves formulées par Aristide Gomes concerne la dissolution de l’Assemblée nationale et la manière dont le président a agi contre institutions démocratiques. L’ancien ministre estime que la dissolution n’était qu’une tentative de renversement des mécanismes démocratiques en place. « Si je devais agir de la même manière, il ne serait pas candidat », a-t-il déclaré. Il accuse le président d’avoir transformé la Garde républicaine en une « milice » à son service. En d’autres termes, cette institution censée assurer la sécurité de la nation serait utilisée pour défendre les intérêts d’un seul homme, au détriment des principes démocratiques.

La cour suprême et l’altération de la justice

Un autre point sensible soulevé par l’ancien Premier ministre est la manipulation de la justice. Selon lui, le président aurait « changé les clés de la Cour suprême », faisant allusion à des tentatives de réorganiser le système judiciaire pour mieux contrôler les décisions de justice. Cela va au-delà de la simple mise en place d’un pouvoir autoritaire, mais concerne aussi l’indépendance de la justice, un pilier fondamental pour une démocratie.

La crise politique en Guinée-Bissau n’est pas seulement une affaire locale, elle a des répercussions sur la stabilité de toute la région ouest-africaine. C’est pourquoi il est crucial que la classe politique, avec le soutien de la communauté internationale, parvienne à résoudre cette crise avant qu’elle n’entraîne des conséquences dramatiques pour la Guinée-Bissau et ses voisins. En attendant, les dénonciations Aristide Gomes montrent un visage sombre du régime actuel, un visage qui interroge sur l’avenir démocratique de ce pays fragile.

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