Depuis quelques mois, au Bénin, Deux initiatives marquantes de l’opposition à la gouvernance du Président Patrice Talon, JEUDI NOIR ET LA VAGUE ORANGE. L’une portée par Guy Dossou Mitokpe du parti Les Démocrates, et l’autre conduite par Sabi Sira Korogoné. Ces deux actions pour dénoncer un système qui remet en cause les acquis démocratiques et exiger le retour à l’Etat de Droit. Ces mouvements mobilisant toutes les couches sociales tendent à donner l’alerte sur les multiples violations des droits des citoyens et sur la nécessité de de réclamer une gouvernance plus humaine. Plus de Trois mois après, quel en sont les réels impacts ?
Jeudi Noir se veut une contestation symbolique, marquée par la publication hebdomadaire de photos de militants et d’adhérents vêtus de noir sur les réseaux sociaux. Si cette démarche a le mérite de la constance, elle n’a pas réussi à transcender le cadre virtuel pour se faire présent sur le terrain. L’impact de ce mouvement reste essentiellement limité à une petite sphère de personnes, sans réussir à mobiliser un large public ou à exercer une véritable pression politique… Pour sa défense dans une récente émission sur Reporter Médias Monde, l’ex député a justifié l’impossibilité de se mobiliser par la loi N2018 -16 du 28 Décembre 2018 portant code pénal en République du bénin dont l’article 237 interdit tout attroupement non armé qui pourrait troubler la tranquillité publique.
La Vague Orange se distingue elle, par une approche plus pragmatique, visant à toucher directement et impliquer les couches populaires. En se détachant des seules actions en ligne, ce mouvement a tenté de s’implanter sur le terrain, de dialoguer avec les citoyens et de revendiquer activement l’amélioration des conditions de vie et la restauration de la démocratie. Toutefois, malgré ces débuts prometteurs, La Vague Orange n’a pas su maintenir son élan initial. Le mouvement perd de sa vigueur, sans parvenir à s’imposer comme une force majeure de contestation… Pour susciter plus d’intérêt, Sabi sira korogone organise également de façon hebdomadaire des live tiktok de discussions avec les jeunes pour leur expliquer sa démarche et les appeler à se mobiliser.
Ces deux initiatives de protestation contre la gouvernance Talon ont du plomb dans l’aile. Courageuses au regard du contexte mais faiblardes et trop fragmentées pour peser véritablement dans le débat politique et inciter une décisive participation populaire. Jeudi Noir et La Vague Orange illustrent bien la difficulté de l’opposition jeune au Bénin à unir ses forces pour créer un mouvement dynamique, cohérent et influent. La dispersion des efforts réduit leur portée et affaiblit leur capacité à incarner une alternative crédible au pouvoir en place.
Jeudi Noir et La Vague Orange sont deux Tendances avec une même aspiration mais qui, faute d’unité, peine à susciter l’adhésion populaire. Leur relatif insuccès interpelle les jeunes acteurs politiques à montrer la voie de l’union à leurs aînés, surmonter les divisions en leur sein, fédérer leurs énergies pour une opposition plus structurée et porteuse d’espoir parce que, n’a-t-on pas dit que l’Ego est l’ennemi numéro 01 de la politique constructive !
La Rédaction
Laisser un commentaire