Quelqu’un a dit “Les gens se laissent facilement manipuler. La religion est le moyen le plus efficace pour ça… et les médias n’aident pas !”
Et si on parlait aujourd’hui de la manipulation des Masses qu’en savez vous? À une époque où tout se vend et même les âmes comment s’en protéger ?
À chaque moment de l’histoire, c’est un outil auquel on a eu à recourir pour faire accepter une idée ou distraire l’attention des masses loin de réels enjeux… Jasmin GUÉZO, Publicitaire, Écrivain – Poète béninois pris sur le vif sur le sujet par Pesce HOUNYO pour notre plateforme entend d’abord délimiter les contours exacts du terme… Selon lui, parler de “manipulation des masses” exige de circonscrire d’entrée les termes du groupe de mots à travers des clarifications conceptuelles de base.
Manipulation : faire agir une personne selon des desseins cachés et à son avantage
Masses : groupe humain sur lequel s’exerce le pouvoir, la masse étant entendue ici comme le “grand peuple” dans un contexte de “société humaine”.
En bref explique t-il en explorant le champs politique, la manipulation des masses revient à faire penser et agir le peuple selon les desseins des dirigeants, qu’on soit en régime démocratique ou autoritaire. On peut être tenté de croire que la manipulation est plus un fait de société démocratique parce que le jeu démocratique impose aux dirigeants une démarche plus sibylline. Mais en vrai, même dans un régime autoritaire, quand les dirigeants ont plus ou moins les coudées franches de façon plus ou moins visible, déclarer vertement et ouvertement son agenda d’actions peut heurter les sensibilités et pousser à une rébellion tranchée, ce qui n’est pas de l’avantage du prince autoritaire.
Est ce qu’on en est victime systématiquement à notre époque et y a t-il un moyen de s’en prémunir ?
La réponse semble évidente quand on a la grille de lecture des spécialistes de la gestion des opinions en société. En vrai, même dans une situation de discours usuel entre deux individus, peu importe le contexte, on est par défaut dans une situation de pouvoir. Rapporté à l’échelle de tout un groupement humain, le fait est plus décuplé. Donc d’office et par défaut, on est “forcément” dans une situation de manipulation.
Noam Chomsky le dit bien : “Dans un État, qu’il soit démocratique ou totalitaire, les dirigeants doivent s’appuyer sur le consensus. Ils doivent s’assurer que les gouvernés ne comprennent pas qu’ils sont réellement au pouvoir. C’est le principe fondamental du gouvernement ».
Il est important aux dirigeants qui sont dépositaires du pouvoir régalien de ne pas, dans leur posture publique, laisser l’impression ostentatoire d’être les maîtres. Pour cela, les décisions prises sont enrobées d’une démarche codifiée que nous pouvons ranger dans celle de manipulation. Par défaut et en les créditant de bonne foi, cette manipulation vise à leur permettre d’implémenter leur politique. Elle consiste essentiellement à utiliser quelques outils clés :
Les canaux : médias, personnalités, interfaces administratives, etc.
Ces plateformes ayant la puissance de toucher la masse en une fois, il faut les maîtriser et les avoir pour soi. Ce qui fait que les médias, par exemple, ont des lignes directrices et sont affiliées presque toujours, soit au pouvoir dirigeant, soit à ceux qui s’y opposent, soit à des groupes d’intérêt divers et même ceux se revendiquant indépendants ont toujours leur agenda personnel
Le discours
La prise de parole publique est toujours étudiée. Et répond à une codification langagière. Dans les officines politiques, on parlera d’éléments de langage .
Somme toute, résume Jasmin Ahossin Guezo, peu importe l’angle duquel on s’adresse à la masse, il y a toujours un parti-pris. Donc fatalement, les masses sont toujours manipulées et même par des groupes qui pensent le faire pour leur bien.
Pour étayer le propos, quelques exemples ?
Dans la réalité politique contemporaine
On peut citer le bloc de l’Ouest (OTAN) avec ses affiliés qui créent via les médias mainstream, les administrations (gouvernements), les interfaces fédérées (ONU) une vision du monde. Une vision qui s’oppose à celle des BRICS ou même de médias financés par des pays ayant une vision alternative du monde (Exemples simples : AJ+ par exemple ou le média de Alain Foka) qui utilisent les mêmes armes en diffusant un discours prenant parti pour leur campDans la fiction populaire
On peut citer la formidable dystopie de Orwell 1984. La pensée qu’il développe :
• l’abaissement du spectre de connaissances par la réécriture de l’histoire auquel était commis son héros avec la novlangue
• le contrôle systématique et total
• la guerre des pouvoirs qui allèguent défendre les prolétaires pour les reléguer au bas de la pyramide sociale
nous font des sociétés (de plus en plus ressemblantes aux nôtres d’aujourd’hui d’ailleurs contrôlées par les Réseaux Sociaux qui nous connaissent mieux que nous-mêmes) de bétails avec peu de leviers pour échapper à ‘Big Brother’.
Il faut croire chers lecteurs que tant que des groupes sont constitués, il est bien facile d’être manipulé dans les cadres d’intérêts socio politiques économiques, religieux ou autres… on n’en sera jamais à l’abri!
© Reporter Bénin Monde
Laisser un commentaire