La crise qui secoue le Niger et la suspension récente de la médiation algérienne soulèvent des interrogations importantes. L’Algérie serait-elle aussi impatiente que les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ? Ces derniers, aux premières heures de la crise ont brandi la menace d’une intervention militaire avant d’opter pour une médiation diplomatique, une approche qui a sans doute intensifié la crise et altéré les pistes d’une résolution pacifique.
L’Algérie, par un communiqué de presse officiel, remet en cause le comportement des autorités nigériennes et sursoit à sa médiation, du moins pour l’instant. Le document de presse diffusé nous révèle que les conditions de la médiation ne sont point encore fixées par les parties et qu’ainsi aucun mandat de médiation n’a été officiellement attribué à l’Algérie. De ce fait, aucune promesse de la part des autorités nigériennes pour l’heure quant aux conditions d’une médiation n’a été formulée.
En conséquence, et compte tenu de l’absence d’un engagement formel et d’un cadre de conduite pour une médiation, il semble peu probable que les autorités nigériennes soient sommées de mettre fin à tout comportement antagoniste, surtout pendant que la CEDEAO maintient son blocus.
Un engagement formel de la junte militaire au pouvoir sur le contenu et les limites d’une médiation est, selon le bon sens, la seule condition qui pourrait contraindre les deux parties à une trêve et à un comportement jugé indécent.
Le rôle du médiateur ne devrait-il pas être, par essence, celui d’un acteur neutre qui cherche à mettre fin aux antagonismes plutôt qu’à les soulever pour se retirer alors qu’il est en début de processus ?
La réponse des autorités nigériennes à ces questions reste à venir. En attendant nous observons pour vous…
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