Le Député Gérard GBENONCHI dans une interview accordée au média La Voie de la justice sur ses attentes de la 7ème mandature de la Cour Constitutionnelle rappelle le rôle de socle que la haute institution représente pour notre Etat. S’il rassure de l’absence de craintes pour le rendez vous électoral de 2026 quant à la qualité des membres et de la capacité à rester crédible, il fait le vœu de décisions moins sujettes aux critiques
- Les grands chantiers sur lesquels la 7eme mandature de la cour constitutionnelle doit travailler :
Comme vous le savez, le rôle important dévolu à la cour constitutionnelle par la loi fondamentale de notre pays notamment en son article 114 est :
Qu’elle est la plus haute juridiction de l’État en matière constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionalité de la loi et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques. Elle est l’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics.
Sur ce fondement, depuis sa première mandature jusqu’à la 6eme qui vient de passer la main à la 7eme, vous avez constaté avec moi, le rôle important qu’a joué la cour constitutionnelle dans le maintien et l’enracinement de la démocratie de même que le renforcement de l’Etat de droit dans notre pays.
À ce stade, la question que nous devons nous poser est de nous demander, et si la cour n’avait pas été là ?? Et chacun se fera son idée sur les réponses possibles.
Mais ce que je puis dire, c’est que la cour constitutionnelle, si elle n’avait pas été créée par les pères fondateurs de notre démocratie, nous devrions aujourd’hui la créer.
Elle est devenue notre fétiche, le gardien du temple, le gardien de l’édifice Bénin, le dernier rempart, le dernier recours à chaque fois que nous nous trouvons à un carrefour critique dans la marche démocratique de notre Pays. En ce sens, vu son importance, ce que j’attends de la 7eme mandature, n’est pas autre chose que ce qu’a dit son nouveau président, le professeur Dorothé Cossi SOSSA dans son discours de passation de charge à savoir : <<… continuer à garder la flamme du constitutionnalisme béninois allumée, c’est-à-dire d’être tout à la fois, le dernier rempart des citoyens qui pensent que leurs droits sont bafoués par les pouvoirs publics ou par d’autres particuliers, l’arbitre impartial de la régulation du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics, le garant de la pureté de l’ordre juridique, le certificateur du choix populaire des dirigeants politiques nationaux.>> Et au vu du parcours et la qualité de chacun des nouveaux sept (07) sages, je n’ai nul doute que non seulement les fondements seront préservés, mais aussi que les performances seront améliorées à la grande satisfaction du peuple béninois tout entier.
- Cette Cour sera à l’épreuve avec la gestion du contentieux électoral dans le cadre des élections générales en 2026. En tant qu’acteur politique, est-ce que j’ai des craintes ?
Je répondrai tout de suite non. Non Parce que même si la 7eme mandature est composée de nouvelles têtes, la cour constitutionnelle du Bénin est une institution trentenaire! Donc relativement vieille.
À ce titre, elle a une jurisprudence solide, un chemin tracé, une culture désormais, et une administration regorgeant d’un personnel de qualité et d’expérience. En plus de ces pré requis, elle a à sa tête aujourd’hui, des personnes aux parcours académiques et professionnels inspirants et rassurants. Sur cette base, j’ai l’assurance que la 7eme mandature de la cour constitutionnelle, passera sans accrocs l’épreuve de la gestion du premier contentieux électoral lié aux élections couplées de 2026. - Mes attentes vis-à-vis de cette cour?
C’est qu’elle ne déroge pas à la règle. Qu’elle rassure de par ses décisions. Il est vrai qu’on dit souvent que même si les décisions de la cour constitutionnelle sont sans recours, elles ne sont toutefois pas exemptes de commentaires. Je voudrais néanmoins espérer d’elle que ses décisions suscitent moins de commentaires parce qu’elles épouseront le bon sens car selon un adage populaire, « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. » - Le contexte politique actuel paraît assez tumultueux avec des tensions entre mouvanciers et opposants. Comment je percois l’atmosphère politique béninoise à l’horizon 2026?
Il faut dire que les tumultes et soubresauts actuels observés sur la scène politique béninoise entre mouvanciers et opposants en prélude aux échéances de 2026 n’ont rien ne nouveau ni d’extraordinaire.
Tout cela est normal et consubstantiel à l’animation de la vie politique du pays, de même que cela participe de la vitalité de notre démocratie. C’est le contraire qui nous aurait étonné et qui serait anormal.
Nous sommes sur une scène où les acteurs légaux autorisés que sont les partis politiques et leurs différents militants, sont en compétition, les uns rivalisant d’ardeur, de subterfuges et de manœuvres pour réussir à évincer les autres, ces derniers aussi ne croisant pas les bras n’étant pas prêts à se laisser facilement déboulonner, mais plutôt à tout faire pour se maintenir ! La préoccupation est donc claire, séduire et convaincre les populations qui sont des électeurs potentiels, et d’obtenir leurs suffrages au moment venu, afin de conquérir puis exercer le pouvoir d’Etat. Dans cette posture, où comme sur un marché, chaque vendeur veut montrer à ses prospects que son offre est la meilleure pour emporter leur décision de l’acheter, comment voulez-vous que le champ d’action soit calme?
Il en sera ainsi jusqu’au jour où l’arbitre par son coup de sifflet, indiquera le gagnant.
Seulement, il est impérieux d’exhorter les uns et les autres à tout faire dans le respect des lois de la république…
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