Expert en Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et en Communication, Léon Anjorin Koboudé entre en politique par effraction….et se retrouve tête de liste de MOELE-BENIN dans la 11eme circonscription électorale.
“Donnez-moi encore quelques minutes, svp…”. Dans ses bureaux, à quelques pas de la route des pêches, Léon Anjorin Koboudé est en conférence via WhatsApp. La discussion se passe en langue Adja. “C’est le rythme depuis quelques semaines. Il faut discuter au quotidien avec les acteurs et militants sur le terrain. Le rythme est effréné mais la mission passionnante”, nous confie notre hôte, avec sourire au coin des lèvres.
Le 20 août dernier, Koboudé faisait son adhésion au Mouvement des Élites Engagées pour l’Emancipation du Bénin (MOELE-BENIN). Il en fait un évènement à Djakotomey, commune du Couffo. Avant ce saut dans le marigot, il prend le soin de rencontrer des ténors politiques de la zone : Bruno Amoussou, Emmanuel Golou, Corentin Kohoué, Oswald Homeky, etc… “La politique, certes, est dominée par l’adversité. Mais, il faut toujours privilégier le respect des anciens. Chez moi, avant d’entrer dans un milieu, tu dois chercher à te présenter à certains. C’est une marque de considération et de respect. Et je peux vous dire que les personnalités rencontrées m’ont prodigué de sages conseils”, enchaine Léon Anjorin Koboudé.
Et pourquoi la politique maintenant ?
S’il a souvent chuchoté aux oreilles de nombreuses personnalités politiques, Koboudé avoue aujourd’hui qu’il méconnaissait la dureté de la politique dans sa phase pratique. “Pour moi, la politique, c’est la gestion de la cité. Mais au-delà de cette définition triviale, je découvre progressivement le jeu politique avec ses travers”, constate-t-il. Il reconnaît tout de même que le parti dirigé par Jacques Ayadji offre un cadre d’épanouissement aux jeunes hommes et femmes déçus de la politique. “MOELE-BENIN est une école….”, mentionne celui qui est depuis 2 mois le conseiller spécial aux affaires internationales du président du MOELE-BENIN.
Comme tout ancien activiste de la société civile passé à la politique, Koboudé affirme vouloir “être là où se décident le présent et l’avenir du pays”. Il poursuit : “C’est clair que je ne suis pas venu vivre de la politique. MOELE-BENIN nous permet d’exprimer notre vision du pays. C’est une aubaine. Après courir derrière des postes politiques, c’est pas mon dada”.
Un candidat parachuté?
Tête de liste de MOELE-BENIN dans la onzième circonscription électorale qui réunit les communes d’Aplahoué, de Djakotomey et de Klouékanmey, Léon Anjorin Koboudé a la lourde responsabilité de faire gagner son parti dans une zone rurale. Que peut faire politiquement celui qui a passé près de 18 années de sa vie académique et professionnelle entre le Sénégal et la France? “Je n’ai jamais été déconnecté de ma région d’origine… Et je dois dire Merci à mon feu père (Paix à son âme) et mon frère aîné Cyprien qui m’ont permis cela”, se défend-il. L’homme qui roule l’adja, la langue parlée dans le couffo, avec quelques mots français, avait même lancé au début de l’année une initiative sur l’emploi des jeunes dans le couffo qui sera mise en œuvre en 2023.
“Nous connaissons tous le rôle du député, mais dans des zones pauvres, le député doit identifier sa mission sociale et la remplir avec dignité et engagement”, explique le candidat dont le parti entend faire campagne sur le thème de l’inclusion… Il dénonce les députés, qui une fois élus, disparaissent de leur circonscription électorale. “Un député doit avoir une permanence…. C’est un minimum. Demandez aux députés de notre zone combien possèdent des permanences. Être député, ce n’est pas que des privilèges. C’est surtout des devoirs”, renchérit Léon Anjorin Koboudé.
L’inclusion, Léon Anjorin Koboudé en parlait déjà avant son entrée en politique. Expert en RSE, le Directeur Associé du cabinet MINDO CONSULTANTS est un champion de la vulgarisation de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, un concept qui prône aussi, entre autres,…. l’inclusion.
Ancien journaliste, formé au CESTI (Centre d’études des sciences de l’information et de la communication) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Léon Anjorin est passé depuis plus de 10 ans à la communication stratégique. Il est détenteur d’un double Master en communication politique et institutionnelle dans les Universités de Paris 1 Sorbonne et Nanterre. Que fera-t-il s’il ne gagne pas le siège de député ? “Je continuerai à militer…. avec la forte conviction que la politique doit être un instrument de lutte contre la précarité”, répond-il. Un brin rêveur ?
Laisser un commentaire