L’impunité prévaut dans de trop nombreux cas où des journalistes sont attaqués pour leur travail. Lorsque personne n’est tenu responsable de la violence contre la presse, cela envoie un message effrayant à d’autres qui peuvent chercher à censurer sans ménagement les reportages et à refuser au public l’accès à l’information.
Les meurtres de journalistes comme Anton Hammerl, abattu par les forces gouvernementales libyennes en 2011, et Deyda Hydara, abattu par des membres de l’escouade du président Yahya Jammeh alors qu’il rentrait chez lui de son bureau en Gambie en 2004, soulignent les dangers auxquels sont confrontés les journalistes à travers Afrique. Des journalistes somaliens sont tués dans l’exercice de leurs fonctions avec une régularité tragique, et au Ghana, les assassins du journaliste d’investigation Ahmed Suale sont toujours en liberté, quatre ans après son assassinat.
Les médias africains en sont venus à considérer l’impunité comme la norme et non comme l’exception. Des recherches récentes du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) indiquent que dans plus de 80 % des meurtres de journalistes, personne n’a été tenu pour responsable. C’est une statistique alarmante.
Les autorités devraient se donner pour priorité absolue d’agir et d’engager la volonté politique nécessaire pour lutter contre l’impunité, non seulement pour les meurtres, mais aussi pour d’autres attaques. Trop souvent, les gouvernements prétendent défendre la liberté de la presse, mais leur allocation de ressources aux enquêtes sur les attaques contre les médias reste insuffisante.
Les mots vides ne rempliront pas les plaies ouvertes d’un journaliste battu au travail ou le siège vide à la table de la cuisine d’un journaliste abattu en représailles à ses enquêtes. Les attaques contre la presse ne sont jamais justifiées, mais quand elles se produisent, il faut que justice soit rendue.
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