Au Bénin, la caution pour se porter candidat aux élections présidentielles est passée de 15 millions de francs cfa à 250 millions de francs cfa.
A la majorité des députés, l’Assemblée nationale béninoise a adopté le 03 septembre 2018 la loi 2018-31 portant Code électoral en République du Bénin. Composé de 397 articles répartis en 7 livres, le nouveau Code électoral fixe les cautions pour les élections présidentielles et législatives respectivement à 250 millions francs cfa par candidat et 249 millions francs cfa par liste de candidats. En ce qui concerne les élections locales, communales et municipales, les cautions de candidature sont passées de 20.000 francs cfa à 10.000 francs cfa.
Aussi, le nouveau Code instaure un critère de validation des sièges de députés à l’Assemblée Nationale. En effet, seul les listes ayant réunir 10% du suffrage nationale peuvent prétendre décrocher un siège de député dans une circonscription électorale. Par ailleurs, le nouveau Code électoral exclu les corps paramilitaires (douaniers et les forestiers) des compétitions électorales à moins qu’ils démissionnent de leurs fonctions à un (01) an des élections. L’âge requis pour être candidat aux élections législatives est resté le même, 25 ans, et les anciens présidents de la République sont autorisés à se porter candidat.
Selon le garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la législation, Sévérin Quenum, le nouveau Code électoral est l’aboutissement d’un processus de réformes politiques à l’actif des députés béninois. « Notre pays mérite d’être réformé. Et chaque jour qui passe apporte la preuve que nous avons la possibilité de travailler ensemble et qu’il faut que nous nous y mettions comme des citoyens et des patriotes sans exclusive. Nous avons des susceptibilités ou des suspicions qui sont réciproques. Le temps est venu de les transcender pour que ce Bénin qui nous est tous cher se développe », a-t-il déclaré à la presse à l’issue du vote du Parlement.
Pour sa part, l’opposition au régime Talon dénonce un Code électoral qui exclu d’office les jeunes et les femmes des compétitions électorales et qui instaure une rupture d’égalité de tous les béninois devant la chose politique. « Par quelle alchimie un béninois qui gagne sa vie à la sueur de son front trouvera-t-il 250 millions de fcfa pour participer à une élection présidentielle ? Par quelle alchimie un parti politique qui n’est pas dans un commerce illicite trouvera-t-il 249 millions de fcfa pour participer à une élection législative ? Quel avenir pour les jeunes dans cette République des plus forts, des plus puissants et des plus riches ? », s’est interrogé le jeune opposant Léonce Houngbadji pour qui la Charte des partis politiques et le code électoral sont des mesures liberticides, scélérates, anticonstitutionnelles, antidémocratiques, discriminatoires et dangereuses pour la paix et l’unité nationale.
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